La crise du logement, talon d'Achille de tous les gouvernements, serait en passe d'être résolue. Refusant d'admettre le grand marasme économique dans lequel se trouve le pays, le programme gouvernemental, au contraire, parle d'«approfondissement des réformes» afin, est-il souligné, de «renouer rapidement avec une dynamique plus forte de croissance, soutenue par l'élargissement de l'investissement». L'accord d'association avec l'UE, mais aussi l'adhésion à l'OMC, impliquent une urgente mise à niveau des «entreprises sources de croissance». Ces objectifs, a priori, paraissent antinomiques avec les besoins attendus à moyen et long termes, à savoir «la création durable de richesses et d'emplois». Des points très positifs, pour peu qu'ils soient menés à terme et dans le bon sens, n'en sont pas moins prévus à l'ordre du jour. Ces points, croit-on savoir, mettront un terme définitif à la spéculation, le commerce illicite, l'import-import, les transactions bancaires délictueuses et les évasions fiscales. Il s'agit en gros de «la réforme du système financier bancaire, l'amélioration de la gestion des finances publiques, la promotion de l'investissement et du partenariat et de la privatisation, le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication...» Le document ajoute que le programme d'appui à la relance économique, qui n'ambitionne pas de régler tous les problèmes en souffrance depuis des lustres, n'en prévoit pas moins d'ici à 2004 de créer pas mal d'emplois, notamment dans le secteur du BTPH où la relance de la construction a créé une demande en main-d'oeuvre que l'Algérie n'espérait plus depuis le grand saccage commis dans ce secteur entre 95 et 97. Nous reviendrons sur toutes ces réformes avec de plus amples détails dans nos prochaines éditions. Le logement, loin d'être à la traîne dans ce programme, poursuivra la promotion des différentes formules qui ont connu pas mal d'engouement chez les citoyens et qui semblent en passe de résorber grandement cette terrible crise. Idem pour l'eau, où la crise a atteint des proportions tellement alarmantes que le gouvernement, outre son plan d'urgence, largement expliqué dans les médias, prévoit de mettre en place «une stratégie de planification rigoureuse à long et très long termes». Le recours aux ressources dites non conventionnelles, c'est-à-dire l'eau de mer et les eaux usées, occupe une place de choix dans cet ambitieux programme. Cela sans oublier une mobilisation plus rationnelle et plus réfléchie des ressources conventionnelles, c'est-à-dire celles des eaux souterraines, des oueds et des barrages. Ce qui retient l'attention, par-dessus tout, c'est que le gouvernement, dans son programme, se soit gardé de livrer le moindre chiffre, ni de programmer des échéances. Sans doute le Chef du gouvernement expliquera-t-il cela lors de la présentation de son programme, dimanche prochain, sous peine de se voir violemment critiqué par certains parlementaires pour qui les mots, aussi convaincants soient-ils, ne suffisent pas.