Il y a longtemps que la ville des Genêts n'a pas connu une animation nocturne aussi fébrile. Difficile de croire que nous sommes dans la ville des Genêts, en faisant une tournée, en ce premier jeudi de Ramadhan 2009. «Il y a plus de monde la nuit que durant la journée», s'exclame notre accompagnateur. Effectivement. Il n'y a qu'à observer les files de voitures qui se forment à l'entrée Est de la ville, à partir de 20h30. Le long du Boulevard Abane Ramdane et de la rue Lamali (appelée communément la «route de l'hôpital»), il n'est pas facile de se déplacer. Les trottoirs grouillent de monde. Des grappes de jeunes garçons et de jeunes filles se muent dans tous les sens pour profiter aussi bien de la fraîcheur, à la belle étoile, que des consommations en tous genres. Les terrasses des cafés sont bondées. Les tenanciers sont contraints d'exploiter des espaces de trottoir afin de faire face à l'affluence de la clientèle. Toutefois, contrairement à quelques autres régions du pays, ces espaces sont exclusivement réservés aux hommes. Les femmes et les familles doivent dénicher d'autres endroits pour «tuer» le temps. Le choix n'est pas vraiment varié. Aussi, certaines optent pour les soirées artistiques organisées quotidiennement à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Jusque-là, plusieurs chanteurs ont répondu présent. D'autres chanteurs kabyles sont aussi au programme à l'instar de Rabah Lani, Hacène Ahres, Brahim Tayeb, Fahem Moh Saïd, Akli Yahiatène, Yasmina. Le prix du billet d'accès est jugé relativement élevé surtout par les familles qui déplorent que, par exemple, pour une famille de cinq personnes, il faudrait débourser pas moins de 1000 DA. Le prix est d'autant plus excessif que les spectacles sont organisés par une institution publique et culturelle, dont la mission première, n'est point à but lucratif, mais de promouvoir l'art dans la région. Un effort aurait pu être consenti pour réguler un tant soit peu le prix du billet afin de permettre au maximum de citoyens d'en profiter. Surtout que la Maison de la culture a réussi à rassembler une très riche palette d'artistes. Une fois n'étant pas coutume, des familles pourraient, toutefois, faire des restrictions dans les frais alimentaires pour pouvoir au moins se distraire une ou deux fois. Chaque soir, des milliers de personnes, particulièrement des familles, se bousculent devant le parc d'attraction, situé près de la cité des 104 logements Eplf. Jeudi dernier, il fallait faire une queue de plus de deux heures pour pouvoir y accéder. En l'espace de quelques semaines, ce parc a réussi à séduire des milliers d'enfants qui, chaque soir, tarabustent leurs parents afin de les y conduire. «Ils doivent ouvrir d'autres accès à l'intérieur du parc. Une seule entrée est insuffisante pour faire face à un tel rush», déplore le père de deux garçons. Un autre parent évoque le problème du stationnement des véhicules: «La semaine passée je suis venu et j'ai retrouvé les essuie-glaces de ma voiture endommagés. Pourtant, il s'agit d'un parking gardé. J'ai payé 50 dinars pour rien.» Le prix d'entrée au parc d'attraction est également jugé cher (200 DA par enfant). Toutefois, devant l'affluence phénoménale que connaît ce lieu de loisirs, on ne peut pas dire que le prix constitue un inconvénient. Une ambiance festive règne d'ailleurs chaque soir tout autour du parc d'attraction. C'est une ville magnifique, Tizi Ouzou, en soirée. Dommage que cette ambiance ne dure qu'un mois de l'année.