L'Algérie réalise moins de forages par ses propres moyens que ce qu'elle fait avec ses associés. Le domaine minier d'hydrocarbures algérien est loin d'être prospecté dans sa totalité par Sonatrach et ses associés. D'une surface de 1,5 million de km2, celle occupée par l'activité d'exploration et de production n'est que de 631.662 km2, soit 42%. C'est ce que souligne le Bilan des réalisations du secteur de l'énergie et des mines 2000-2008, dont nous détenons une copie. Le document édité par le ministère du secteur précise que dans le domaine de la prospection, Sonatrach opère seule sur 16% du domaine. Dans l'exploration qui occupe 23% du domaine, cette société intervient à hauteur de 15% (8% pour les associés). Dans l'exploitation, elle intervient pour 1% contre 2% pour les associés. Au total, on s'aperçoit que Sonatrach a réalisé, à elle seule, un effort de recherche sur un périmètre de 218.222 km2. Pour la prospection, la superficie sur laquelle l'entreprise a opéré a été de 245.824 km2. En ce qui concerne les recherches effectuées en association, on s'aperçoit que l'entreprise nationale a diversifié ses partenaires. Anadarko, BP, CNPC, Gaz de France, Repsol, Total, Schell et Statoil y sont présents à côté de sociétés chinoises et tunisiennes. En moyenne annuelle, l'Algérie parvient à effectuer une activité sismique en 3D de 4119 km2. Le taux d'accroissement enregistré pendant la période considérée est de 52,6%. Les activités en association dans ce domaine ont été de 19.000 km2, soit une moyenne annuelle de 2000 km2. Toutes ces actions se sont soldées par la finalisation de 555 puits d'exploration, soit une moyenne de 66 puits par an. En 2007 et 2008, le forage en association a atteint un taux plus élevé que celui opéré par Sonatrach seule. Il a même atteint 63% en 2007 contre 52% l'année dernière. L'Algérie n'a pas voulu privatiser Sonatrach mais finalement ce n'est pas ce refus qui va gêner l'extension de la mainmise des étrangers sur les richesses du sous-sol. En tout cas, même avec l'apport des étrangers, le pays, qui ne réalise que 13 puits par an, est encore loin d'avoir égalé la moyenne mondiale de 100 puits forés par 10.000 km2. Cela ne l'empêche pas de dépasser dans ses performances l'Afrique (5 puits), l'Asie (6), le Moyen-Orient (7) et l'Amérique du Sud (12). L'Europe et l'Amérique du Nord sont les continents qui font mieux que l'Algérie. C'est pour cela que la pays fait appel à leurs compagnies. Pourtant, même avec cette expertise, seulement 106 découvertes ont été réalisées malgré l'existence de 555 puits d'exploration, soit 19%. Sonatrach arrive à un taux de succès de 21% sur ses 260 puits où elle a opéré 54 découvertes dont une au Nord (Constantine). En association, 52 découvertes sont réalisées sur 295 puits d'exploration. Ces paramètres ont fait que la croissance annuelle de production des hydrocarbures a été globalement dépassée, selon le ministère puisqu'elle a atteint plus de 2% en moyenne annuelle. Cela donne 202 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2000 contre 237 Mtep, huit ans plus tard. La production comprend le pétrole brut, le condensat, le GPL et le gaz naturel dont l'Algérie exporte annuellement entre 82 et 85 millions de m3. Dans le détail, le ministère informe que la production du pétrole brut est passée de 41 millions de tonnes en 2000 à 63,8 millions de tonnes en 2008. Celle du gaz naturel est passée de 139,5 milliards de m3 à 155,3 milliards de m3. La production du GPL est passée de 8,4 millions à 8,9 millions de tonnes alors que celle du condensat a chuté de 17 millions à 13,4 millions de tonnes. La hausse de production des autres produits n'a été possible que grâce à un investissement en amont (exploration et développement) de 29 milliards de dollars dont 58% en association et le reste par Sonatrach seule. Mais comme le pétrole n'est jamais consommé à l'état brut, l'Algérie a été dans l'obligation de procéder à la construction de 5 raffineries d'une capacité totale de 22,6 milliards de tonnes. Elles sont situées à Skikda, Alger, Hassi Messaoud, Arzew et Adrar.