Peut-on dénoncer la flambée des prix des produits de large consommation sans aborder la dégradation du pouvoir d'achat? La vie est de plus en plus chère pour les Algériens. Le constat est celui de l'Office national des statistiques (ONS). Dans son rapport évaluant le rythme d'inflation annuel (août 2008 à juillet 2009), il affirme que ledit taux a atteint les 5,4%. Les citoyens l'ont dénoncé et les chiffres le prouvent, la vie est plus chère cette année. Une augmentation non négligeable de 0,5% par rapport à la même période, l'année dernière, lorsque le taux était de 4,9%. Ainsi pour les sept premiers mois de l'année en cours, l'indice brut des prix à la consommation a grimpé à 6,1%, selon les précisions de l'office. Cette variation de l'évolution du marché algérien trouve son explication dans l'augmentation substantielle des prix des produits de consommation, qui atteint 8,7% des produits du groupe des biens alimentaires et 18,1% pour les produits agricoles frais. Des chiffres qui se traduisent bien sur le terrain, puisque les prix des fruits et légumes n'ont cessé d'augmenter durant cette même période, affichant un taux d'inflation de 26,1%, avec une hausse de 6,3% rien que pour la pomme de terre et 7,7% pour les fruits frais. Juillet et août se sont singularisés par une envolée générale des produits de large consommation. L'envolée des prix de la pomme de terre, incontournable ingrédient de la cuisine quotidienne, a imprimé au reste des fruits et légumes une tendance haussière malgré l'abondance de ces derniers. Le citron est cédé à 400 DA le kilo. Il en est de même pour le reste des produits du groupe alimentation qui s'étaient inscrits en hausse au cours des sept premiers mois de 2009 par rapport à la même période de 2008, notamment les oeufs qui ont enregistré la plus forte hausse avec 30,3%, les poissons frais avec une augmentation de 25,7% et la viande de mouton avec 22,3%. Cette hausse a également touché la viande blanche principalement le poulet avec une augmentation de 15,4%. La viande de boeuf a quant à elle grimpé de 13,3%, alors que les sucres et produits sucrés ont atteint de leur côté un taux d'inflation de 9,5%. Quant aux prix des produits manufacturés, ils ont connu une hausse de 2,1% et ceux des services de 6,4%, au cours des sept premiers mois de l'année en cours, selon l'organisme des statistiques. Cependant, une tendance inverse a été constatée pour les prix des produits alimentaires industriels qui ont enregistré une légère baisse: 0,5%. Idem pour les prix des huiles et graisses qui affichent -12,3% et du lait, fromages et dérivés. Quant à l'indice des prix à la consommation, il a enregistré au mois de juillet une variation négative de 0,3% par rapport au mois de juin, une baisse de moindre ampleur que celle relevée le même mois de l'année précédente qui était de - 3,1%. Ce repli est dû principalement au recul des prix des biens alimentaires (-1%) en juillet par rapport au mois de juin dernier. Cette évolution négative, qui intervient pour le quatrième mois consécutif, est due aux produits agricoles frais (-2,8%) notamment les légumes (-5,2%) et les fruits (-49,5%). Les prix des produits alimentaires industriels connaissent eux aussi une augmentation de 0,9%, résultant de la hausse des prix des huiles et graisses (3,8%) et des sucres et produits sucrés (2,9%).