Il y a de cela une année, jour pour jour, naissait la Coordination intercommunale de Béjaïa, au Centre culturel d'Amizour. La proclamation de la création de cette structure a eu lieu le 19 juillet 2001, après une scission avec le Comité populaire (Cpwb) survenue deux jours auparavant au lycée mixte Ihaddaden, lors d'un conclave de la coordination interwilayas à Béjaïa. Il sera célébré aujourd'hui, en l'absence d'un grand nombre de ses initiateurs, par un meeting populaire dans cette ville d'Amizour, au cours duquel, il sera question du bilan de la CICB après une année de lutte aux côtés des autres coordinations formant l'interwilayas pour la satisfaction des revendications de la plate-forme d'El-Kseur. Ce sera également l'occasion du lancement d'une campagne en faveur de la remobilisation pour la libération des détenus du mouvement citoyen, décidée lors du dernier conclave tenu à Adekar. Cette structure, dont la commune est la base, a représenté la wilaya de Béjaïa depuis maintenant une année. Environs 30 communes ont toujours pris part aux réunions et actions initiées par cette coordination qui se trouve, depuis quelques mois, dans une situation critique marquée principalement par la détention en prison de ses fervents animateurs depuis le 25 mars dernier. Farès Oudjedi, Ali Gherbi, Khoudir Benouaret, Mouloud Bedjou et Ikhlef Mohamed, pionniers du lancement de cette Coordination des communes de Béjaïa, sont, aujourd'hui, incarcérés à la maison d'arrêt de Béjaïa où ils n'ont pas cessé de revendiquer, depuis, le statut de «étenus politiques» en multipliant des actions et démarches telles que la grève de la faim et des demandes de liberté provisoire. 22 chefs d'inculpation sont retenus à leur encontre, dont celui de création d'une organisation illégale. D'autres délégués, dont les accusations sont moins lourdes, continuent, quant à eux, d'exiger la tenue de leur procès par le biais du collectif d'avocats de la défense et de leur famille, qui ont, par deux fois de suite, organisé des sit-in devant le tribunal de Sidi Aïch pour non seulement crier leur désarroi, mais aussi dénoncer le «chantage» dont font l'objet leurs enfants. Les animateurs de la CICB saisiront aussi cette occasion pour annoncer leur programme «de réinvestissement de la rue» qui débutera à partir du 20 juillet par des actions dans les chefs-lieux de communes pour une meilleure préparation de la marche populaire prévue pour le 27 du même mois à Béjaïa ville. Par ailleurs, nous apprenons d'une source généralement bien informée que «les délégués du mouvement citoyen détenus à la maison d'arrêt de Béjaïa, entameraient, dès aujourd'hui, une grève de la faim». Le recours pour la deuxième fois à cette ultime action, serait justifié, toujours selon la même source, par la lenteur dans le traitement de leur dossier. Nous aurons probablement plus de détails aujourd'hui à Amizour, à l'occasion du meeting populaire. Par ailleurs, le collectif d'avocats de la défense s'apprête, lui aussi, à déposer pour la seconde fois une demande de liberté provisoire de ses mandants. Prévu, en principe, pour le début de cette semaine, le dépôt de cette demande aura lieu probablement samedi. Rappelons, toutefois, qu'une première demande, faite en mai, à la veille de la grève de la faim, a été refusée par la chambre d'accusation près le tribunal de Béjaïa.