Pour cette journée de la rentrée, deux syndicats ont décidé d'agir. Quelque 209.916 élèves ont rejoint hier les bancs d'école dans la wilaya de Tizi Ouzou. Cette première journée, joyeuse pour les 14.129 nouveaux petits chérubins qui faisaient leurs premiers pas à l'école, ne l'a pas été pour les travailleurs et les enseignants. La tension était visible sur les visages des parents, des enseignants et des travailleurs du secteur. En effet, pour cette journée de la rentrée, deux syndicats ont décidé d'agir. Tout d'abord, c'est l'Unpef (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation) qui a lancé un appel pour une journée de protestation, hier le 13 septembre. Contactés, les porte-parole ont affirmé qu'à travers les communes de la wilaya, le taux de suivi du mot d'ordre avoisinait les 65%. Dans une déclaration qu'elle a rendue publique, l'Unpef annonce qu'une action en justice sera lancée contre la direction de l'éducation et appelle par la même occasion l'ensemble des syndicats autonomes à se joindre à leur mouvement qui se poursuivra durant toute l'année scolaire. Les mêmes représentants reprochent à la tutelle de n'avoir pas réglé les situations des travailleurs depuis 2001 affirmant que malgré le traitement de certains cas, il n'en demeure pas moins que la majorité n'a pas encore perçu ses arriérés de salaires. Ces mêmes voix s'élèvent contre les mauvais traitements infligés aux enseignants et travailleurs du secteur par certains fonctionnaires zélés dans la direction de l'éducation. Pour sa part, le Cnapest (Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), par la voix du coordinateur de wilaya, M.Chalal considère l'action du syndicat comme une grande réussite. Le taux de suivi de l'appel serait selon ses propos de 95% avec des lycées où le taux a atteint les 100% comme les établissements de la ville de Tizi Ouzou. Pour M.Chalal, l'action d'aujourd'hui n'est qu'un début car le Cnapest compte mener sa lutte en allant crescendo dans sa protesta. Du côté des parents d'élèves, la satisfaction était mi-figue mi-raisin. Beaucoup d'imperfections ont, selon eux, entaché cette rentrée. Tout d'abord, ces derniers se sont heurtés à la rareté des blouses sur le marché et leur prix plus cher que prévu. Cela, sans parler de l'exigence de couleur qui s'est avérée impossible à satisfaire. Mais, hier, les élèves étaient privés de rentrée scolaire par les mouvements de protestation des travailleurs et des enseignants. Un piètre souvenir pour les 14.129 petits enfants qui font leur premier contact avec l'école.