La pop-star libanaise a «cassé la baraque» lors de son passage à Alger. Du grand art. Dans le cadre des festivités estivales organisées par l'ONCI et l'établissement Arts et Culture, sous le patronage du ministère de la Communication et de la Culture, et en marge du Festival de Timgad, les soirées algéroises se poursuivent au théâtre de Verdure. Ainsi, après Saber Rebaï, Ihab Tewfik, Kool and the Gang, voilà que la diva libanaise, Nawel Zoghbi, «la Barbie» libanaise, selon quelques spectacteurs, rend visite une deuxième fois à l'Algérie. Après une première rencontre avec le public algérien, l'été dernier, lors des galas organisés par l'hôtel Sheraton - qui n'était, hélas, pas accessibles à toutes les bourses, étant donné le prix élevé du billet (2 000 DA) -, voilà que l'occasion est donnée cette année, à ses fans de la voir en chair et en os et de l'apprécier en direct, grâce à ces sorties nocturnes algéroises rendues possibles par des organisateurs de concerts qui tentent chaque année d'améliorer les prestations pour atteindre un certain professionnalisme. Durant deux soirées, le mercredi 17 et le vendredi 19 juillet 2002, la pulpeuse Nawel Zoghbi a conquis un large public resté tout le temps suspendu à ses lèvres et qui a répété en choeur toutes ses chansons. Le corps moulé dans une robe noire suggestive, une taille de guêpe à faire pâlir de jalousie plus d'une femme, chevelure postiche, la chanteuse de charme s'est déclarée enchantée de revenir pour la seconde fois en Algérie et ravie de l'accueil privilégié. Elle félicite le peuple algérien pour sa fête de l'Indépendance et entame son tour de chant en commençant par sa chanson tant appréciée par ses fans Al Layali. Suivirent ensuite Kam lila, puis Bandam alik qui firent bondir les spectateurs et bouillonner les gradins. Un couple d'enfants, en smoking et noeud papillon et robe rouge virevoltaient au grand plaisir de leurs parents tout fiers de les voir si pétillants de vie. Au rythme de mélodies où se mêlaient salsa, rumba et samba accompagnées de «dabka» libanaise, les spectateurs du théâtre de Verdure s'en sont donné à coeur joie. Au grand plaisir de la chanteuse qui n'avait aucun mal à faire chanter un public qui connaissait tout son répertoire par coeur, tous ses plus grands morceaux ont été repris. Ainsi, «Toul oumri bahlam, Aannada el oula, Hassib nafsak, Inta sabab chakwi, Lih koul miad mabina, Min habibi ana, Nisf el kalb rassametelou, Kalbi dag et d'autres chansons tantôt rythmées, tantôt langoureuses, dans lesquelles en amoureuse transie Nawel chante tantôt l'amour et la passion, tantôt la déception et l'amertume. Ces mélodies ont été reprises durant ces deux soirées grandioses qui ont fait la joie du public algérois et notamment les jeunes, filles et garçons, qui se sentent souvent impliqués dans toutes ces «histoires de coeur», chacune avec son expérience personnelle, chacun avec ses souvenirs intimes. Ses fans n'arrêtaient pas de réclamer d'autres titres, les filles chantaient avec elle, les garçons, plus en transe que les filles parfois, criaient son nom et l'imploraient de regarder vers eux, de chanter pour eux...un vrai délire...Une heure et demie durant laquelle le public s'est régalé mais qui est resté sur sa faim estimant la soirée trop courte... Cette excitation perçue lors de chaque concert, doit être surtout interprétée comme une façon d'extérioriser des sentiments refoulés, une manière d'exprimer un besoin de vivre souvent tu, dans une conjoncture difficile que traverse le pays, mais fort revendiqué par une jeunesse marginalisée, désabusée, égarée dans les tourments de la vie, que personne ne daigne prendre en charge et qui a tant besoin d'écoute.