L'attribution de logements sociaux donne inévitablement lieu à des mouvements de contestation. Le siège de l'APC de Mohammadia a connu, hier, une journée bien agitée. Une centaine de personnes s'était rassemblée dans la salle de réception, criant dans le brouhaha et le désordre l'annulation de la liste des bénéficiaires de logements sociaux. Les agents du maintien de l'ordre appelés en renfort ont eu du mal à contenir une foule hystérique et franchement hostile. Trois femmes âgées ont dû être évacuées par des agents de la protection civile après avoir perdu connaissance à cause de l'émotion et de la chaleur. L'apparition tardive du maire à la mezzanine a été de courte durée. Incapable d'imposer le silence, il retournera se réfugier dans son bureau, les agents de sécurité n'ayant pas contenu la foule. Exaspéré, un groupe de jeunes a fini par rompre le cordon de sécurité et a entrepris de forcer les portes menant aux bureaux des élus. Les différents bureaux et services de l'APC, hormis ceux hautement sécurisés du maire et des membres de l'assemblée, ont été abandonnés à la colère de la population qui s'est abstenue toutefois de s'adonner à des actes de saccage. La liste contestée a été affichée à une heure avancée de la nuit de jeudi à vendredi, à 1h 30, avons-nous appris, ce qui avait donné lieu, dès lors, à un premier attroupement nocturne. Des noms auraient été retirés de la liste pour être remplacés par d'autres; Ce programme de logement, entamé dans les années 80, a été reconduit et revu à chaque changement de représentation communale. Mohammadia a connu successivement les règnes du FLN, du FIS, du DEC et enfin du RCD actuellement. Le wali d'Alger aurait ordonné l'annulation de l'objet de l'attroupement, une information qui n'a pas été rendue publique. Les mêmes débordements, dans des circonstances similaires, ont été enregistrés à Béjaïa. Près de 200 personnes en colère ont procédé hier à la fermeture du siège de l'APC d'Aokas (30 km du chef-lieu de la wilaya). A l'origine de cette action de protestation, la récente distribution de 85 logements sociaux qui n'a pas été au goût des 700 demandeurs. A peine rendue publique, la liste des 85 bénéficiaires a été arrachée. Dans l'ensemble «c'est la partialité de la commission de distribution» qui a déclenché ce mécontentement. Par ce rassemblement qui a donné lieu à la fermeture de l'APC, les citoyens frondeurs exigent «l'annulation pure et simple de cette liste de bénéficiaires». Le chef de la daïra d'Aokas qui s'est rendu sur les lieux, «a promis» de faire le nécessaire en informant le wali de Béjaïa. Des sources, proches des contestataires, font état d'une tentative qu'entreprendraient certains en squattant les logements en question.