Les regards sont braqués sur l'APN où aura lieu aujourd'hui la présentation du programme du gouvernement Benflis. Alors que les animateurs du mouvement citoyen tentent, depuis quelques jours, de regagner la base citoyenne, après une forte démobilisation, par une multitude d'actions de proximité, en vue de la libération des détenus et de la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur, les regards sont braqués sur l'APN où aura lieu aujourd'hui la présentation du programme du gouvernement Benflis. Au-delà du contenu du programme qui sera soumis à l'approbation de l'Assemblée, il y a lieu de signaler la présentation «du procédé du règlement de la crise qui perdure en Kabylie». L'existence de ce procédé nous a été donnée par une source proche du FLN, lors de l'installation des commissions électorales et c'est légitime qu'une attente grandissante voie le jour en ce moment précis. En effet, la volonté du règlement de la crise qui prévaut en Kabylie depuis 15 mois par la voie du dialogue que le gouvernement avait affichée au lendemain de l'annonce des résultats des législatures et que la porte-parole, Mme Toumi a réitérée à plusieurs reprises, est aujourd'hui confrontée à la dure réalité du terrain qui se caractérise essentiellement par un climat de suspicions et d'appréhensions aggravé par la reprise de la grève de la faim par les détenus depuis jeudi. Partant de ce constat qui peut évoluer dans un sens comme dans l'autre, le discours de M.Benflis devant les élus du peuple est fortement attendu dans son volet relatif à la région de Kabylie. L'annonce éventuelle de mesures d'apaisement que l'opinion kabyle attend avec impatience peut être la clef d'une amorce de solution au conflit d'autant plus que les actions de remobilisation entreprises, hier, dans certaines localités ont été un échec par le fait que certaines ont été annulées ou ont viré vers des dérapages comme ce fut le cas respectivement à Sidi Aïch et Amizour. Les citoyens, qui redoutent le retour des mauvais jours, ne verraient pas d'un mauvais oeil, l'annonce de mesures allant dans le sens de la concrétisation de la volonté du dialogue évoquée depuis près de deux mois. Outre qu'elle permettra l'instauration d'un climat de détente et de sérénité en prévision des élections locales, qui auront lieu dans moins de trois mois. Le principe de rejet réitéré par le mouvement citoyen inquiète de plus en plus la population, notamment pour les conséquences qu'une telle position pourrait engendrer dans l'avenir. La libération des détenus du mouvement citoyen dans les plus brefs délais pourrait couper l'herbe sous les pieds de ceux qui poussent au pourrissement, avancent les observateurs qui notent également que «la démobilisation citoyenne n'est qu'un avertissement aux deux protagonistes les sommant d'aller au plus vite vers le dénouement du conflit».