Les actes terroristes couplés aux kidnappings et rapts, ont caractérisé le quotidien ramadhanesque. Le mois de Ramadhan à Tizi Ouzou n'a pas été uniquement fait de hausses des prix. A contrario des assurances des autorités affichant la baisse de la violence terroriste à travers le territoire national, la wilaya de Tizi Ouzou n'a pas été épargnée. L'action terroriste, même le jour de l'Aïd, couplée aux kidnappings et rapts, a marqué l'essentiel du quotidien ramadhanèsque de la population. Ainsi, la veille du mois sacré a été marquée par l'enlèvement d'un citoyen à Aït Khelil dans la région de Béni Douala. La victime, issue d'une famille locale aisée, passera tout le mois en captivité. Elle n'a été relâchée qu'au deuxième jour de l'Aïd contre une rançon estimée à 50 millions de dinars. Toujours la veille du mois de Ramadhan, la violence terroriste fera une victime parmi les militaires présents dans la région à Takhoukht. Le 12 août, aux environs de 14h, deux militaires sont tombés sur une bombe artisanale. Bilan: un mort et un blessé. Une semaine après, même lieu, même mode d'emploi. Le 19 août, deux militaires seront blessés dans l'explosion d'une bombe artisanale. Le jour de l'Aïd, Takhoukht a vécu une journée d'enfer quand 6 militaires ont été blessés par l'explosion d'un engin au passage de leur patrouille. Une semaine avant la fin du mois de Ramadhan, un policier a été tué en quittant son domicile après la rupture du jeûne à Souk El Tenine dans la daïra de Maâtkas. Quelques jours avant le mois de Ramadhan, dans le village de Cheurfa à Azazga, deux citoyens ont été blessés dans un accrochage qui a opposé les forces de sécurité à un groupe terroriste. Durant la même période, deux citoyens ont pu échapper à des tentatives de kidnapping grâce à leur vigilance. La dernière a eu lieu la veille de l'Aïd lorsqu'un jeune de la région d'Azeffoun a pu s'extraire des griffes de ses ravisseurs, en alertant les forces de sécurité grâce à son téléphone portable. D'importantes quantités de drogue seront retrouvées sur les lieux. Dans le même registre, les veillées ramadhanèsques n'ont pas fait exception. Des citoyens attablés dans un café de la région de Ouaguenoun après la rupture du jeûne, ont été délestés de leur argent par un groupe d'individus armés de PA et de couteaux. Des exemples illustrant toute l'étendue du drame vécu par la population de la wilaya depuis maintenant quelques années. Ainsi, la région vit au rythme de la terreur. Récemment, la population de Ouaguenoun a adressé une lettre signée par tous les comités de village en vue d'un redéploiement des forces de sécurité dans la région. Bien que la missive comportait d'autres points, il est évident que l'urgence, pour ses rédacteurs, était le retour de la sécurité. Alors que de grandes oeuvres sont réalisées par-ci par-là, la wilaya de Tizi Ouzou continue encore à se débattre dans la violence et l'insécurité multidimensionnelles. Cette situation n'est pas uniquement pour semer la terreur parmi les populations. Pire, elle pénalise également toute l'économie de la région et son développement local. L'insécurité, doit-on le rappeler, a été soulevée par tous les investisseurs venus prospecter des opportunités dans la wilaya. En attendant des jours meilleurs, les citoyens sont invités à dormir avec un oeil toujours ouvert.