Plusieurs initiatives du gouvernement tendent à maîtriser davantage la qualité des produits importés ou fabriqués localement Actuellement, les importations de l'Algérie doivent faire l'objet d'un contrôle de conformité dans le pays d'origine. Cette situation est pressentie pour évoluer afin que ce business puisse bénéficier aux laboratoires algériens. Le premier pas, entrepris dans ce sens, sera franchi le 28 de ce mois à l'occasion de la remise officielle des premières accréditations à un laboratoire de contrôle et à un organisme de certification. C'est l'Organisme algérien d'accréditation (Algerac) qui est à l'origine de cette initiative, comme nous l'a expliqué son directeur général, Noureddine Boudissa. La cérémonie aura lieu à l'hôtel Hilton et il n'est pas exclu que les autorités de tutelle, à savoir le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, y soit présent. Les laboratoires d'essai et d'étalonnage sont aussi concernés par l'activité d'Algerac qui leur fournira, au fur et à mesure, des accréditations pour que leurs conclusions et les résultats de leurs analyses soient exempts de tout reproche. D'ailleurs, il n'y a pas que les produits importés qui sont soumis à l'obligation de contrôle de qualité, même la production locale doit répondre à certaines normes avant d'être mise sur le marché. Les services aussi doivent subir des tests. Les responsables des laboratoires de contrôle de médicaments ou ceux d'analyses médicales doivent s'assurer que leurs matériels et leurs procédures répondent aux règles de l'art. Mais la question qui se pose est de savoir si le gouvernement sera dans la capacité de gagner cette bataille de la qualité. Les laboratoires doivent engager des investissements en matériels et en ressources humaines avant de pouvoir décrocher le sésame d'Algerac. Les demandes visant à solliciter le gouvernement pour prendre en charge une partie de ces frais commencent déjà à être exprimées. L'intérêt du contrôle de qualité réside, entre autres, dans le fait qu'avec l'ouverture des frontières suite à l'Accord d'association avec l'Union européenne et à l'entrée en vigueur de celui sur la Zone arabe de libre-échange, il n'y a plus aucune barrière pour empêcher l'entrée sur le territoire de produits étrangers. Le contrôle de qualité devra alors prendre le relais. Le fait que le débarquement des marchandises non conteneurisées sera réparti à travers plusieurs ports algériens au lieu d'être concentré sur le port d'Alger sera une autre opportunité pour cibler davantage le contrôle des produits. Si l'on prend l'exemple des véhicules, l'Association des concessionnaires automobiles algériens a déjà pris conscience de la valeur de la qualité, car elle n'admet dans ses rangs que les marques ayant décroché un label américain, européen ou japonais. D'un autre côté, le contrôle peut être un allié non négligeable pour les exportateurs. En effet, l'accréditation ne concerne pas uniquement les relations économiques à l'intérieur du pays. Elle peut se révéler un moyen efficace pour les exportateurs pour pénétrer les marchés internationaux. C''est ce que nous a indiqué Omar Djebbara, l'administrateur général de l'Association nationale des exportateurs algériens. Même à l'intérieur du pays, la sélection a aussi commencé y compris pour les entreprises. Certaines institutions publiques ont averti qu'elles ne reconnaissent même pas les normes algériennes, ce qui exclut les sociétés des marchés publics. C'est en tout cas le sens du témoignage d'un responsable du groupe industriel Fondal (fonderies) qui s'exprimait en juin dernier lors d'une rencontre de célébration de la Journée mondiale d'accréditation. Sans l'adoption de normes internationales, les entreprises locales sont aussi empêchées par des maîtres d'ouvrage algériens de soumissionner à des appels d'offres lorsqu'il s'agit de projets à réaliser en partenariat avec des sociétés européennes, selon le témoignage d'un autre participant à cette rencontre. Il y a 2000 laboratoires d'essai qui ne sont pas accrédités et qui effectuent des analyses pour les entreprises dans divers secteurs comme le textile, le cuir, l'agroalimentaire, l'eau, le plastique et le papier et d'autres encore. Dans le secteur du commerce, il y a 600 laboratoires de contrôle de qualité.