Des dizaines d'autres s'apprêtent à se rendre avec armes et bagages. 22 terroristes se sont rendus lors des six derniers mois, selon le président de la commission chargée du suivi de l'application des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, Aâzi Marouan qui est intervenu hier lors d'une table ronde portant sur le droit algérien qui a eu lieu au Centre de presse d'El Moudjahid. «Dix parmi ces derniers se sont rendus durant les 15 derniers jours», a affirmé le conférencier. Par ailleurs, «des dizaines d'autres terroristes s'apprêtent à se rendre avec armes et bagages», annonça M.Aâzi sans toutefois donner plus de précisions sur leur nombre exact ni plus de détails sur cette prédisposition à se repentir. On ignore aussi les régions ou les zones où se sont rendus ces terroristes, M.Aâzi ne précisant pas cet aspect du dossier. Ainsi, l'orateur qui n'a pas voulu ou pu donner plus de détails, lors de la table ronde portant sur le droit algérien face aux mutations politiques et sociales, nationales et internationales, a laissé cependant entendre qu'il n'est pas encore temps «d'ouvrir les débats sur le dossier de l'amnistie générale». Et d'ajouter: «Si elle vient pour compléter la réconciliation nationale dans le cadre de l'article 45 de la loi portant sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale ou dans un cadre libre, elle sera la bienvenue.» La loi sur la réconciliation nationale «est venue pour régler les effets de la crise, contrairement aux deux précédentes lois ´´purement techniques´´ sur la Rahma et la Concorde civile», explique encore M.Aâzi. Dans ce contexte, un bilan relatif à l'application des dispositions de la réconciliation nationale a été livré par le même intervenant: globalement, 25.000 dossiers sur 50.000 déposés pour bénéficier des dispositions de cette loi ont été réglés. Le reste des dossiers sont ceux relatif au trafic ou concernant de fausses victimes. Il est recensé, dans ce cadre, 40 enfants nés dans les maquis. Toujours selon le bilan présenté par l'orateur, il y a 6145 disparus, recensés officiellement. A ce propos, il est relevé qu'il est pratiquement impossible d'obtenir un PV de constatation de la qualité de disparu si le nom de l'intéressé ne figure pas, au préalable, sur cette liste établie officiellement, et sur la base de laquelle sont effectuées les indemnisations. Il y a également la liste officielle des 1. 000 terroristes abattus conformément à laquelle des aides et des pensions ont été octroyées aux familles «victimes de la tragédie nationale». Après les mesures complémentaires quant aux dispositions de la loi sur la réconciliation nationale, toutes les familles de terroristes quels que soient leurs revenus sont éligibles au bénéfice des aides ou pensions accordées par l'Etat, a-t-il été expliqué. Auparavant, l'aide de l'Etat concernait uniquement ceux ayant un revenu inférieur à 10.000 DA soit l'ex-Snmg. Dans ce cadre, 5500 dossiers sur 6145 ont été réglés selon M.Aâzi qui ajoute qu'«il ne reste qu'environ 200 familles» dont les dossiers sont en cours d'étude. Il y a entre 11.000 et 12.000, sur 17.000 familles touchées par la tragédie nationale, qui ont été indemnisées jusqu'ici apprend-on à cette occasion. Entre 4500 et 5000 personnes licenciées ont été réintégrées. La commission chargée de ces dossiers de réintégration a entamé son travail en mars 2006 pour l'achever en mars 2007. Ceux qui occupaient des postes sensibles dans l'éducation ou qui étaient imams ont été exclus de la réintégration, selon la même source.