Le professeur Chitour a eu à expliquer à des journalistes étrangers en séjour à Alger les tendances lourdes du marché mondial des hydrocarbures. Le professeur Chems Eddine Chitour a donné, hier, une conférence au profit de journalistes venus de Russie, de Biélorussie et d'Ukraine. Cet enseignant à l'Ecole nationale polytechnique d'El Harrach a axé son intervention sur l'évolution du marché mondial des hydrocarbures avec un aperçu sur la réalité algérienne. Le professeur a commencé son exposé en rappelant que la consommation de l'énergie dans le monde ne cesse d'augmenter. Or, les réserves mondiales en charbon, en gaz naturel et en pétrole ne sont pas inépuisables. Le conférencier avertit même qu'il faudrait plusieurs planètes pour approvisionner les 5 milliards de Terriens. En plus de la réduction des ressources, l'autre problème que pose la consommation de l'énergie est celui des rejets. La pollution ne cesse de menacer la survie de la planète et les tonnes de CO2 rejetées par les populations et les activités industrielles sont là pour en témoigner. Il ne faut pourtant pas croire que les humains sont égaux devant la consommation et devant la pollution. Les pays les plus riches, à commencer par les Etats-Unis d'Amérique sont les plus gros consommateurs d'énergie et ils sont aussi les plus gros pollueurs. Sans être les plus gros payeurs. Quelques chiffres illustrent cette situation. La consommation d'essence par les véhicules est de 3 milliards de tonnes. Les Etats-Unis sont les plus gros consommateurs de ce produit. Ce n'est pas étonnant lorsqu'on sait que ses habitants disposent de 150 millions de véhicules alors qu'ils ne sont que 300 millions d'âmes à y vivre. «Que deviendrait la planète si la moitié des habitants de la Chine dispose de véhicules?», s'interroge Chams Eddine Chitour. De toutes façons, l'humanité n'a plus beaucoup de temps devant elle pour continuer à polluer impunément. Les réserves de pétrole vont être épuisées dans 40 ans, celle du gaz vint ans plus tard et le charbon n'aura pas droit de cité après deux siècles et demi. Le professeur n'a pas été le seul à donner une conférence aux journalistes. Le journaliste d'El Watan, Liès Sahar, spécialisé dans les questions énergétiques, a eu aussi à s'entretenir avec ses collègues des données du marché mondial. Les deux conférenciers ont eu à répondre aux questions des journalistes à propos de l'Opep du gaz ainsi que sur l'évolution du secteur des hydrocarbures en Algérie. On a appris que les journalistes qui se trouvent à Alger pour un voyage de formation de cinq jours ont sollicité des entretiens avec le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil afin de disposer de plus amples informations sur ce sujet.