Un recours pourrait néanmoins être introduit par la défense de l'inculpé. La procédure d'extradition de l'ex-golden boy, Abdelmoumen Khalifa, sera entamée le 24 octobre en cours. C'est ce qu'a annoncé hier, Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, garde des Sceaux. «Le ministre de l'Intérieur anglais, à ma connaissance, signera le décret exécutif portant application de la décision du tribunal de Westminster ayant trait à l'extradition de Abdelmoumen Khalifa le 24 octobre», a-t-il affirmé à l'APN. Un recours pourrait néanmoins être introduit par la défense de l'inculpé. Tout compte fait, la procédure se fait d'une manière normale et prendra le temps qu'il faut, atteste M.Belaïz. Pour rappel, le 25 juin, ce dernier a réitéré la confiance totale qu'il a toujours portée à la Justice britannique. «L'appareil judiciaire puise sa réputation dans l'histoire. Il est connu pour sa crédibilité et sa totale transparence. Et, bien évidemment, nous n'avions jamais douté de son indépendance.» Mais ce qui semble conforter le plus les autorités algériennes c'est la symbolique du verdict. Au-delà du fait que le tribunal de Westminster a déclaré recevable la demande d'extradition transmise par les autorités algériennes à la fin de l'année 2007, Belaïz assimile le verdict à «un certificat de reconnaissance par excellence» de la Justice algérienne par la Justice britannique. La victoire judiciaire est en train de prendre un aspect proprement politique. «La justice a reconnu que la partie algérienne a fourni des assurances pour que le procès du golden boy soit équitable», précise le ministre de la Justice. Mais plus important que cet engagement est le rejet par le juge des arguments politiques soulevés par la défense de Khalifa suivant les rapports de la presse qui ont suivi la séance de jeudi. Le tribunal a mis en relief le fait que l'Algérie s'est engagée aussi à annuler le verdict prononcé par le tribunal de Blida, lequel a condamné le milliardaire algérien à la réclusion à perpétuité. En fait, il faut savoir que la justice n'avait pas d'autre choix sachant que la peine a été prononcée par contumace. Et dans ce cas, les juristes affirment que «quand le condamné se présente à la barre, il a le droit à un autre procès. La présente condamnation ne sera pas prise en considération». Khalifa sera donc rejugé pour association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds et faux et usage de faux. Par ailleurs, le juge estime qu'il n'y a aucune preuve permettant d'affirmer que Khalifa avait été victime d'un règlement de comptes politique impliquant les plus hautes autorités de l'Etat, dont le Président Abdelaziz Bouteflika. A ses yeux, la thèse du complot avancée par les avocats du milliardaire déchu ne constitue pas un argument valable. «La demande de son extradition (Khalifa, Ndlr) vers l'Algérie n'est pas motivée par l'intention de le sanctionner pour ses opinions politiques», a expliqué le juge. De même, il a réfuté les allégations selon lesquelles l'ex-golden boy pourrait faire l'objet de maltraitance ou être menacé de liquidation, suite à son transfert. Dans un autre chapitre, le ministre de la Justice a réitéré le fait que les autorités officielles ne feront aucune démarche pour l'extradition des prisonniers de Guantanamo. «Parmi les prisonniers, 27 sont de nationalité algérienne. La décision du retour au pays leur revient. Si ces derniers choisissent l'Algérie, ils seront accueillis sans aucun problème au sein de leurs familles respective à condition qu'ils ne soient pas recherchés par la Justice algérienne.» Notons enfin que les députés ont approuvé hier, l'ordonnance relative à la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh). L'adoption de ce texte prévue pour le 3 septembre a été ajournée jusqu'à hier par le bureau de l'APN pour des raisons que l'on ignore. Belaïz a expliqué qu'en raison de l'importance du rôle assigné à cette Commission, il est apparu nécessaire de consolider son indépendance et son statut par un texte législatif. Cette initiative viendra également assurer sa mise en conformité avec les principes adoptés par l'Assemblée générale des Nations unies en 1993, dits «Principe de Paris». La présente ordonnance définit le statut, le rôle et les orientations générales relatives à la composition de la Commission et renvoie à un texte réglementaire qui viendra en préciser les missions et la composition d'une part, et les modalités des nominations des membres ainsi que le fonctionnement de la commission d'autre part. L'on sait déjà que le président de la Commission, M.Farouk Ksentini, et les membres élus continueront de remplir leur mission jusqu'au mois d'octobre, mois durant lequel il sera procédé à la composition d'une nouvelle équipe. Des élections qui seront chapeautées par une commission de contrôle constituée des présidents respectifs du Conseil d'Etat, de la Cour suprême et du Conseil de la magistrature.