Le parti de Soltani doit cravacher pour maintenir sa cote et renforcer son poids au sein de la chambre haute du Parlement. Le MSP risque d'être le grand perdant des prochaines sénatoriales. Contrairement à ses alliés, le FLN et le RND, le parti de Bouguerra Soltani se trouve dans une situation très inconfortable. Avec le renouvellement des membres du Conseil de la nation, quatre sièges seront en lice. Ainsi, sur les onze sièges qu'il possède actuellement, le Mouvement de la société pour la paix ne gardera en réserve que sept sièges. Ce qui risque de lui faire perdre son groupe parlementaire. Devant cette situation, le parti de Soltani doit travailler laborieusement pour maintenir sa cote et renforcer son poids au sein de la chambre haute du Parlement. L'exercice est loin d'être facile pour l'équipe de Soltani qui fait face à l'une de ses plus graves crises depuis sa création. Le groupe des dissidents drivé par Abdelmadjid Menasra donne du fil à retordre au parti de Soltani. Aussi, le MSP se doit-il de mettre les bouchées doubles pour préserver ses acquis et renforcer sa présence au Sénat, à l'occasion des prochaines élections sénatoriales qui se dérouleront en décembre prochain. A la différence du FLN et du RND qui disposent de quotas assez conséquents, le MSP doit redoubler d'efforts pour garder son groupe parlementaire et, pourquoi pas, décrocher plus de sièges. D'autant plus que la course aux sénatoriales s'annonce beaucoup plus rude pour les partis politiques. En plus des formations traditionnelles, le Front national algérien (FNA) se prépare à entrer en lice. Son président, Moussa Touati, fait actuellement de cet événement son cheval de bataille. En prévision de cette échéance, M.Touati a entamé une série de rencontres avec ses militants à travers le pays pour sensibiliser la base sur l'importance de l'enjeu. Lors d'une rencontre régionale organisée récemment à Aïn Témouchent, M.Touati a déclaré: «Le FNA doit être présent en force au Sénat.» Après avoir décroché un quota de sièges consistant à l'APN, le patron du parti focalise toute son attention sur le Sénat. Ce dernier entend voir s'ouvrir à lui les portes de la deuxième chambre où il compte obtenir quelques sièges. Conforté par les législatives de 2007, le Front national algérien croit en ses capacités et ambitionne de décrocher au moins quatre sièges au Sénat. C'est pourquoi justement, le MSP défend la thèse des alliances au niveau local. Alors que le RND et le FLN font l'impasse sur cette question, comme cela a été le cas dans les précédentes échéances, le MSP y tient toujours. Pour le MSP, cette option est inéluctable, selon M.Saïdi, le président du conseil consultatif. «La logique politique, ajoute-t-il, impose des alliances pour les prochaines sénatoriales.» Recourant au langage des chiffres, il avance que sur les 48 wilayas, seules 5 peuvent se passer de l'alliance, les autres sont «condamnées» à passer par la table des négociations. Le MSP s'apprête à utiliser cette carte et devra profiter d'une situation qui lui convient parfaitement. Ce sujet sera évoqué lors de la réunion regroupant les trois patrons de l'Alliance présidentielle prévue pour le mois en cours. Le MSP va tenter de convaincre ses deux alliés sur ce principe pour aller serein au rendez-vous de décembre. Mais cette offre sera-t-elle acceptée par le FLN et le RND?