Le Parti de Bouguerra Soltani compte obtenir au moins neuf sièges au Sénat. «Nous avons constaté avec regret que les voix se vendent et s'achètent pour pouvoir décrocher un siège au Sénat. La tchipa (moyen par lequel s'opère l'achat des voix) prend, malheureusement de l'ampleur.» C'est ce qu'a déclaré hier à L'Expression, Abderrahmane Saïdi, président du conseil consultatif du MSP. L'intéressé nie l'existence de cette pratique au sein de son Mouvement. «Nous nous engageons dans des alliances basées sur les aspects politiques et non pas sur la base des acquis financiers. Nous avons interdit cette pratique au sein de notre parti qui a pris des sanctions lourdes envers toute personne sur laquelle pèsent des soupçons», a-t-il affirmé. Pour l'élection des membres du Sénat, M.Saïdi s'est montré optimiste quant aux chances d'atteindre l'objectif arrêté par le MSP. «Notre but est de préserver notre groupe parlementaire et je pense que nous avons les moyens pour atteindre cet objectif», a-t-il expliqué. Mais le MSP a encore du pain sur la planche. C'est un objectif qui est loin d'être acquis. Cela d'autant plus que le parti de Bouguerra Soltani ne gardera que sept sièges sur les onze. A cela, s'ajoute le mouvement des dissidents, mené par Menasra, et qui se sont retirés du Mouvement. Le MSP est appelé à mener une bataille de coulisses pour préserver son groupe parlementaire. M.Saïdi s'est montré confiant. «Nous avons tissé des alliances au niveau de la base dans quelques wilayas. A cela s'ajoute le fait que quelques dissidents nous avaient promis de soutenir les candidats du MSP dans quelques wilayas même si nous ne comptons pas sur leurs voix», a-t-il dit. La même source minimise la force que représentent ces dissidents. «Ils ne représentent qu'une minorité. Ils sont environ 130 sur l'ensemble de 1856 élus que compte le parti», a-t-il annoncé. Dans le même registre, il a précisé que contrairement à ce qui se dit, le MSP a réussi à tisser plusieurs alliances avec les alliés traditionnels de la coalition présidentielle. «La logique politique, ajoute-t-il, impose des alliances pour les prochaines sénatoriales.» Recourant au langage des chiffres, il avance que sur les 48 wilayas, seules 5 peuvent se passer de l'alliance, les autres sont «condamnées» à passer par la table des négociations. Contrairement au RND et au FLN, qui mènent une concurrence rude et qui possèdent un nombre de sièges plus important que la formation de Soltani, le MSP doit user de toute son «intelligence politique» pour avoir son mot à dire au sein de la chambre haute du Parlement. Le MSP pense aborder cette question des alliances avec ses partenaires politiques, le FLN et le RND, lors du prochain sommet de l'Alliance présidentielle. Le MSP va tenter de convaincre ses deux alliés pour adopter ce principe et affronter sereinement le rendez-vous de décembre. Dans un autre chapitre, M.Saïdi est revenu sur les dernières déclarations de Abdelmadjid Menasra qui a annoncé qu'une «personne respectable ne revient pas au MSP». «Nous dirons à Menasra que s'il veut revenir au MSP, il serait classé dans cette catégorie», a-t-il répondu. En tout cas, la fièvre des sénatoriales ne fait qu'augmenter chez les partis politiques. Les calculs ont commencé. Les uns tentent de préserver leurs acquis, les autres espèrent renforcer leur poids au sein de la chambre haute du Parlement. Outre le jeu de coulisses et des alliances, la tchipa vient s'ajouter comme un nouveau «cauchemar» dans cette course.