Près de 400 conteneurs de marchandise sont actuellement en souffrance au port de Béjaïa. L'information nous a été confirmée, hier, par le directeur de l'Entreprise portuaire. 288 conteneurs sont chargés de bouteilles de bière avariée. Ces conteneurs s'ajoutent ainsi à ceux, déjà en souffrance depuis 2005, contenant pas moins de 1100 tonnes de sucre avarié. Le port est devenu ainsi un espace de dépôt, à défaut de transit. Le problème de marchandise en souffrance se pose avec acuité au port de Béjaïa entravant fortement l'activité de l'Entreprise portuaire. Une activité qui reste en nette augmentation malgré tout. «Nous avons enregistré 21% d'augmentation en matière d'importation», indiquait hier le premier responsable du port de Béjaïa. 5,5 millions de tonnes ont transité par le port de Béjaïa, soit une augmentation de près d'un million par rapport à la même période de l'année dernière. Le port pétrolier a, toutefois, connu une baisse de 6% en matière d'exportation de pétrole brut, a encore précisé M.Rabah Moussaoui. Afin de se débarrasser de cette marchandise encombrante, l'EPB n'est pas restée inactive. A ce titre, l'initiative prise quant au sucre avarié est en passe d'aboutir. Il reste seulement l'accord de la direction des Douanes pour confier la marchandise à une entreprise de fabrication à Beni Saf pour le transformer en alcool. Concernant la bière, une entreprise spécialisée dans la fabrication de bière s'est engagée à récupérer les bouteilles vides. Là aussi, insiste, M.Moussaoui, «on attend l'accord des services des douanes». Dans la foulée, le premier responsable du port de Béjaïa a tenu à rappeler la loi en vigueur concernant les marchandises. Cette loi amendée en juillet 2009 stipule clairement que toute marchandise alimentaire ne doit pas dépasser 21 jours sur les quais du port, faute de quoi celle-ci sera mise sous douanes. Ce même délai est prolongé jusqu'à 2 mois pour les autres marchandises. Face à cette évolution de la législation, le port est devenu, en l'absence de zone sous-douanes, un centre de dépôt. Une situation aggravée par l'absence de laboratoire d'analyses. En effet, la création d'un laboratoire d'analyses reste un vieux problème qui n'est pas imputable à l'EPB du fait que celle-ci a entrepris de nombreuses démarches restées pour l'heure infructueuses en dépit de la disponibilité de l'encadrement formé à l'université de Béjaïa et de la structure pour accueillir ce service. Actuellement, l'analyse des échantillons des marchandises importées se fait à Tizi Ouzou ou Alger, ce qui engendre forcément du retard pour son évacuation.