Chaque cancéreux coûte à l'Etat 25 millions de DA par an. La lutte contre le cancer ne semble pas laisser de marbre les responsables du secteur de la santé. Une enveloppe de pas moins de 30 milliards de dinars sera allouée par l'Etat pour mener à terme le prochain programme de lutte contre les différentes formes de cancer en Algérie. Lors de l'ouverture des 5es journées de cancérologie de Constantine, le directeur de la santé et de la population de la wilaya a annoncé qu'un pareil investissement «permettra de faire face aux besoins en structures de la prise en charge pour la proximité et l'accessibilité des soins». Le même responsable a également indiqué que cette enveloppe contribuera à «l'acquisition des médicaments et le recrutement de spécialistes pour les centres anticancer (CAC) en réalisation ou en projet en Algérie». Le traitement onéreux des cancéreux est l'un des facteurs ayant poussé à prendre une telle décision. Coûtant 20 fois plus cher que les médicaments ordinairement prescrits, le professeur Kamel Bouzid, qui est également président de la Société d'oncologie médicale basée au Centre Pierre et Marie-Curie (Alger), a précisé que «l'Etat a mis les moyens pour que tous les patients puissent en bénéficier». A ce sujet, rappelons que le coût du traitement ordinaire pour chaque malade revient à l'Etat à 25 millions de dinars par an. Ces 5es Journées internationales de cancérologie ayant regroupé près de 500 médecins oncologues, ainsi que d'autres praticiens impliqués dans la prise en charge du cancer venus de Tunisie, du Maroc, d'Egypte, de Belgique et de France, permettront «de mettre à jour les connaissances des praticiens et de faire connaître les nouveaux traitements». D'autant plus que la thématique centrale de cette manifestation s'articule autour des «thérapies ciblées en cancérologie» ou les médicaments attaquant «uniquement les cellules malades». Par ailleurs, le cancer qui est un terme générique désignant plus de 200 maladies différentes, touche chaque année en Algérie plus de 35.000 personnes. La plupart de ces cas sont diagnostiqués à un stade avancé. Cela est souvent dû à l'ignorance de la nécessité d'agir rapidement quand est détecté un symptôme de cancer ou parce qu'il n'y a pas de programme de dépistage précoce, ou alors parce que les ressources en matière de diagnostic et/ou de traitement sont limitées. Devenant un véritable problème de santé publique, plus son diagnostic est tardif plus les coûts deviennent élevés et les gains en termes de survie et de diminution de la souffrance aléatoires. Pour cela, les spécialistes ainsi que les malades souhaiteraient que ce genre de rencontres se perpétue au profit des cancéreux algériens qui pourront accéder aux innovations en matière de traitement.