Dès son entrée à la Maison-Blanche, le président avait placé le conflit israélo-palestinien au sommet de ses priorités internationales. Toute la volonté de Barack Obama n'y fait rien: les efforts du président américain - et nouveau prix Nobel de la paix - pour mettre fin au conflit du Proche-Orient paraissent s'enliser inexorablement. «Il n'a presque rien obtenu jusqu'à présent», reconnaît Nathan Brown, à l'unisson de nombreux autres experts qui invitent pourtant M.Obama à persévérer. Dès son entrée à la Maison-Blanche, le président avait placé le conflit israélo-palestinien au sommet de ses priorités internationales. Pour l'administration Obama, faire la paix sur cette terre si disputée était, et reste, la clé de la détente avec l'ensemble du monde musulman. L'une des premières décisions de M.Obama a été de nommer un émissaire de très haut rang, le sénateur George Mitchell. Celui-ci multiplie depuis, les aller-retour dans la région, cherchant inlassablement à renouer le dialogue entre Israël, les Palestiniens et les pays arabes. Dix mois après, l'impasse semble a priori complète sur le terrain. Côté israélien, le gouvernement de Benjamin Netanyahu refuse de renoncer complètement à la colonisation. Et chez les Palestiniens, la division s'approfondit entre le président Mahmoud Abbas, politiquement affaibli, et ses adversaires du Hamas. L'administration a aussi perdu une partie de son crédit auprès des Palestiniens. «Les Palestiniens pensent qu'Abbas a mis tous ses oeufs dans le panier américain et qu'il n'a rien obtenu», souligne M.Brown, un professeur de l'université George-Washington, dans la capitale américaine. Malgré ces échecs, et bien que les deux parties aient cessé toute négociation en début d'année, l'administration continue de préconiser «un accord définitif sur l'existence de deux Etats», a redit jeudi soir le général James Jones, l'influent con-seiller de M.Obama pour la sécurité nationale. Alors que George Mitchell et la secrétaire d'Etat Hil-lary Clinton doivent faire un rapport la semaine prochaine à la Maison-Blanche, Zbigniew Brzezinski, un lointain prédécesseur du général Jones, presse M.Obama de ne pas abandonner la partie. «Les deux côtés semblent incapables de faire la paix seuls», a déclaré à Time Magazine, l'ancien conseiller du président Jimmy Carter (1977-1981): «Il serait tout à fait logique que le président dise quels seraient les contours, selon lui, d'un plan de paix pour le Proche-Orient». Une telle initiative «aurait le soutien de presque tous les pays du monde, y compris la plupart des pays arabes», assure M.Brzezinski: «Cela mettrait une énorme pression sur les Israéliens et les Palestiniens». Henri Barkey, de la Fondation Carnegie, invite pour sa part, le président à saisir l'occasion de la remise du prix Nobel, en décembre à Oslo, pour «prendre une initiative spectaculaire» et se rendre aussitôt dans la région. L'idée laisse Nathan Brown dubitatif. «Après quinze ans de processus de paix, les grands projets, les prix Nobel, tout cela ne veut plus rien dire au Proche-Orient». Quoi qu'il arrive, poursuit cet expert, l'administration ne devrait pas modifier prochainement sa politique. M.Obama, dit-il, va continuer à promouvoir publiquement un accord définitif, mais il doit intégrer dans sa tactique le fait que cela ne va pas se produire rapidement. Les Etats-Unis «vont changer de focale» pour se concentrer vers des objectifs intermédiaires, pronostique-t-il, et pourraient s'atteler à court terme à la réconciliation interpalestinienne, accompagnant les efforts de l'Egypte.