Avec Goulili, la jeune cinéaste vient d'être la récipiendaire de deux nouveaux prix qui s'ajoutent à ses autres récompenses amplement méritées... Qui a dit que le cinéma algérien ne se porte pas bien? Du moins, les frémissements qu'il connaît actuellement, confortent assez bien l'idée de sa relance et son essor futur. Pour l'heure, son décollage ne connaît pas trop d'effet d'air. Quelques jeunes réalisateurs émergent incontestablement, sortent du lot et font les beaux jours aujourd'hui de sa conservation bon gré, mal gré. Des réalisateurs au tempérament fort et cela se voit en images. Preuve d'un cinéma vif qui, on l'espère, ne tardera pas à se confirmer. Faisant partie de cette nouvelle vague de cinéastes et nouvelle génération qui ont les dents longues, Sabrina Draoui, jeune réalisatrice, vient encore une fois d'être primée. Son court métrage Goulili a eu deux prix au Festival international du documentaire et du film court d'Ismaïlia /Egypte(10-17 octobre): le prix ACT du meilleur film du festival fait sur la femme par une femme ainsi que le prix du Jury Awar de la compétition officielle. Deux prix qui viennent couronner encore une fois le talent et l'intelligence de cette femme qui, avec un sujet aussi délicat comme Goulili, fait avec des moyens dérisoires, ne peut qu' affirmer que ce n'est pas dans l'opulence technique mais dans la beauté du regard qu'on fait un film. Sabrina Draoui qui travaille actuellement (ou a travaillé récemment) comme assistante sur le tournage du film et feuilleton de Bachir Derraïs, Le Commissaire Llob s'octroie quand même des moments de liberté pour aller concourir avec son propre film. Un agenda qui ne fera que grandir assurément avec le temps. On peut citer en prévision, le Festival méditerranéen du court métrage de Tanger (Maroc), Résonances, Rencontres du cinéma Citoyen (Paris), etc. Ce bout de femme intransigeante, mais aussi perfectionniste, un tantinet tourmentée dans l'âme, n'a pas arrêté de sillonner le monde. Cela vient de commencer pour elle. Gageons qu'elle connaîtra une belle et solide carrière dans le cinéma. Sabrina Draoui, qui traite du désarroi de la femme, partagée entre ses croyances musulmanes et les nouveaux comportements de la vie moderne, commet à travers ce film, une oeuvre réfléchie et intime. Le jeu de dédoublement du personnage est fort intéressant dans le film d'autant qu'il renvoie la face cachée qui sommeille en chacun de nous, réalisé avec justesse et une émotion palpable... De son côté, notre documentariste Malek Bensmaïl poursuit son périple cinématographique sans faute. La Chine est encore loin, son long métrage documentaire a été projeté ce samedi 17 octobre et dimanche 18 octobre, en avant-première à Kyoto dans le cadre du festival Academic Film Expo. Le cinéaste, invité d'honneur du festival, a été accueilli et présenté par le directeur du Museum University of Kyoto. Un débat avec le public de plus de deux heures avec le cinéaste a été animé par Satoshi Udo, chercheur à Kanagawa Institute of Technology. Les questions portaient sur le documentaire dans le monde arabe, l'Algérie, son école, l'écriture de l'histoire, la mémoire et l'identité. Le cinéaste poursuivra la présentation de son film à Tokyo dans les jours à venir. Quatre courts métrages documentaires sortant des ateliers de formation des rencontres de Béjaïa (Kaina Cinema) ont été également présentés.