Le manque de transparence des entreprises locales est toujours décrié par les spécialistes. Les entreprises algériennes ne sont pas encore parvenues à un stade de développement où elles peuvent communiquer avec transparence sur leurs activités. Pourtant, des outils existent pour améliorer cette fonction. C'est dans ce sens que Christine Dedenon, gérante de Progisys, a pris l'initiative de réunir des chefs d'entreprise, des consultants et des responsables de certains ministères pour un forum sur la bonne gouvernance dans les entreprises algériennes. Progisys représente la société française Cegid spécialisée dans les logiciels de gestion des entreprises et qui est présente en Algérie depuis trois ans. Elle a déjà séduit quelques entreprises travaillant dans la distribution comme «Griffa» à côté de 29 autres boutiques. Dans le domaine industriel, six entreprises ont fait confiance aux solutions proposées par Progisys dont Kadri luminaires, Condor, Essalam Electronics ainsi que Cabel. De grands groupes internationaux comme Arcelor Mittal, Nike et Carré Blanc utilisent aussi ces solutions en France et travaillent avec les mêmes procédés en Algérie qu'il s'agisse d'effectuer des fiches de paie des travailleurs ou de gérer les stocks, entre autres. L'événement organisé à l'hôtel Hilton a été l'occasion pour Slim Othmani, qui a présidé le groupe de réflexion sur le code algérien de bonne gouvernance de l'entreprise d'expliciter les objectifs de cette démarche. Selon lui, il faut sortir du contexte d'accusations mutuelles entre les entreprises et le gouvernement et trouver une alternative au manque de confiance entre les deux parties. Le premier pas dans ce sens est fait par le patronat dans le but d'assainir le contexte économique. Il a indiqué que la seconde étape sera la création de l'Institut algérien de la bonne gouvernance qui sera le point focal de diffusion de cette culture auprès du patronat. Les représentants du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements et de celui des PME, respectivement, Mohamed Bacha et Abdelkrim Boughadou, ont apporté leur soutien à ce projet. Le premier responsable occupe la fonction de directeur de la cellule d'intelligence économique, des études et de la prospective et le second celle de la compétitivité et du développement durable dans leurs institutions respectives. Othmani rappelle que la task force pour la bonne gouvernance d'entreprise a été créée en novembre 2007 et elle était chargée de rédiger le Code de gouvernance d'entreprise appelée Goal (gouvernance Algérie). Elle a tenu sa deuxième réunion en janvier 2008 au siège du Forum des chefs d'entreprise en présence de son président, M.Réda Hamiani. Le FCE, l'Association algérienne des producteurs de boissons et le Cercle de réflexion autour de l'entreprise ont été les initiateurs de ce projet. C'est de là que vient le soutien du Forum et des autres organisations à cette initiative. Le projet a aussi bénéficié du soutien de la Société financière internationale et du programme Meda. Des fonds américains seront mis à contribution pour créer l'Institut de bonne gouvernance, a précisé Othmani. D'autres sources ont indiqué que le consultant Ali Harbi ainsi que l'ex-chef du gouvernement, Ahmed Benbitour et Abdelmadjid Bouzidi ont participé à l'élaboration du projet finalisé l'année dernière. Une deuxième version devra être élaborée, selon M.Othmani. Ce document est établi par la task force après un constat selon lequel la grande majorité des entreprises du secteur privé en Algérie, notamment les petites et moyennes entreprises à caractère familial, font face aux défis de gouvernance. Les faibles pratiques en matière de gouvernance d'entreprises, expliquent les initiateurs de ce projet, les mettent dans une position compétitive désavantageuse. La Zone arabe de libre-échange, (Zale) l'Accord d'association avec l'Union européenne et l'adhésion attendue de l'Algérie à l'OMC sont autant d'événements qui interpellent l'entreprise pour être vigilante quant à l'évolution du marché.