Il aura fallu la vigilance d'un citoyen, membre d'un Groupe de légitime défense, pour contrecarrer cette incursion. La ville, encore sous le choc du dernier massacre de 10 citoyens, a retenu son souffle, avant-hier, en entendant des rafales déchirer le silence de la nuit. Il était environ 21h 30, samedi, quand M'hamed L. un GLD, habitant une maison située sur le flanc de la montagne, a remarqué des ombres furtives qui tentaient de se faufiler vers le centre du village. Malgré l'obscurité qui baignait les lieux, il arrive à distinguer plusieurs formes humaines. Il lui semble même reconnaître la silhouette d'Ould El-Leben qui commande le groupe qui sème la mort dans les masures isolées des wilayas de Chlef et de Aïn Defla. M'hamed prend son courage à deux mains, s'arme de son fusil et commence à tirer en direction des assaillants. Cette réaction coupera les jambes des terroristes qui se mettent vite à l'abri en se cachant derrière les buissons qui marquent la frontière entre le village et la forêt. Un accrochage s'ensuivra. Deux autres voisins armés viendront lui prêter main forte. L'échange de coups de feu durera deux longues heures. Les détonations alerteront les forces de l'ordre qui enverront un détachement assister les éléments de la brigade de gendarmerie de Sobha et les résistants du village. Voyant que leur plan a été déjoué, les terroristes se faufileront vers la montagne et quitteront les lieux. Les éléments de la Bmpj, appuyés par les gendarmes, bloqueront toutes les issues de l'agglomération avant d'entamer une opération de recherche qui s'est poursuivie hier avec l'arrivée de renforts. Ould El-Leben est revenu pour se délecter encore du sang de ses voisins, ceux qui l'ont vu naître et grandir avant qu'il ne soit happé par la spirale du terrorisme. Sobha, où habitent de nombreux citoyens armés dans le cadre des Groupes de légitime défense, continue de subir à son corps défendant le s des terroristes qui s'y rendent comme en villégiature. L'Etat a armé ces citoyens pour qu'ils puissent contribuer à la lutte contre le terrorisme, malheureusement pour bon nombre d'entre eux, ces armes ne servent que pour parader à l'occasion de mariage ou à faire peur à un voisin qu'«on ne cadre pas». Le dernier massacre qui avait coûté la vie à 10 paisibles citoyens de la commune aurait pu être évité, si ceux qui portaient des armes en avaient fait usage pour l'alerte et contenir l'attaque. La tragédie de Sobha aurait pu servir de leçon à ces «poltrons» qui auront sur la conscience des morts qu'ils auraient pu sauver.