Une grève cyclique de trois jours par semaine pendant un mois. «Le ministère de la Santé a balancé notre dossier au gouvernement pour le signer sans notre consentement», s'est écrié le président du Syndicat national des professionnels de la santé publique (Snpsp), Lyès Merabet, au cours d'une conférence de presse animée, hier à Alger. «En l'absence d'une volonté réelle de la part de la tutelle pour promouvoir le dialogue et la concertation avec les représentants des praticiens de la santé publique conformément aux dispositions prévues par la loi 90-14 du 02 juin 1990, nous avons décidé de passer à l'action en entamant une grève cyclique de trois jours par semaine lundi, mardi et mercredi, à partir du 23 novembre prochain, reconduite automatiquement durant un mois», a-t-il poursuivi. Cette décision intervient suite à une réunion du Snpsp en session ordinaire, tenue le 28 octobre dernier dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le Snpsp revendique, notamment le statut particulier du praticien de la santé publique «dans sa forme négociée» Le même syndicat soutient également «l'application du régime indemnitaire avec effet rétroactif au 1er janvier 2008». Pour le premier point, les syndicalistes du Snpsp regrettent la lenteur accusée dans la promulgation d'un statut ayant fait l'objet d'une réunion d'une commission mixte le 30 mars 2008. Ils revendiquent le texte dans la mouture qu'ils ont eux-mêmes proposé et qui devait être promulgué en juillet dernier comme promis par l'ancien chef de gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem. «Plus grave, la tutelle ne nous a reçus que lorsque nous avions observé un sit-in devant son siège le 12 juillet dernier. Ce jour-là on nous a promis de régler nos problèmes. Depuis, aucune information ne nous est parvenue à propos de ce qui a été retenu ou rejeté, encore moins un échéancier quant à sa promulgation!», indique l'orateur. L'autre revendication a trait au régime indemnitaire qui n'a pas été actualisé par rapport à la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique, entrée en vigueur le 1er janvier 2008. Le Snpsp revendique, selon son premier responsable, «la garantie par rapport à son actualisation avec effet rétroactif» car, précisera M.Merabet, «nous continuons à percevoir les indemnités selon l'ancien salaire». «Figurez-vous, affirme le conférencier, que le médecin généraliste perd de ce fait près de 8000 DA mensuellement, alors que le spécialiste perd entre 10.000 et 12.000 DA par mois». M.Merabet a rappelé, en outre, que «les présentes revendications ont été soulevées depuis près de deux ans, sans qu'elles trouvent de solutions. La suspension de la grève est subordonnée à tout signe de bonne volonté de la tutelle dans le sens de la satisfaction de ces revendications». Le syndicat décide de maintenir la protestation tant que le dossier du statut particulier et du régime indemnitaire n'est pas réglé. «Nous demandons l'ouverture d'un dialogue sur ces deux questions importantes dans la vie d'un praticien. Il est aberrant de dire aujourd'hui que le régime indemnitaire est tributaire de la finalisation de tous les statuts», affirme-t-il. Pour rappel, le Snpsp a entamé une grève du 10 jours du 25 février au 5 mars de l'année courante. Bien que le débrayage fut largement suivi à travers le territoire national, il semble cependant que c'est le retour à la case départ pour les praticiens de la santé publique.