Le souverain marocain a peu de chance de réussir dans ses tentatives d'intimidation. L'Algérie n'a pas l'intention de se laisser impressionner par un torrent d'insultes et d'accusations proférées contre elle dans un discours célébrant l'anniversaire de la «Marche verte». Car les raisons du blocage du processus de paix au Sahara occidental sont à chercher ailleurs. C'est bel et bien le Maroc qui s'est empressé d'occuper ce territoire et de l'annexer. C'est ensuite le même Royaume qui fait fi de toutes les résolutions des instances internationales, parmi lesquelles les Nations unies qui ne cessent de demander l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination du peuple sahraoui. La résolution 104 de l'Organisation de l'unité africaine est également foulée aux pieds. Mais le souverain du Maroc, Mohammed VI, n'en a que faire de ces rappels à la légalité. Le Royaume s'est laissé aller trop loin, non dans la recherche de l'apaisement mais dans la stratégie du pourrissement. Sinon, comment expliquer la décision de fermeture des frontières avec l'Algérie ou encore le gel de l'Union du Maghreb arabe? Toutes ces manoeuvres n'ont pas réussi à ébranler l'Algérie qui continue à soutenir l'application des principes de la légalité internationale. Accuser l'Algérie de tous les maux n'est pas suffisant pour leurrer la communauté internationale et encore moins les pays africains. Le Parlement panafricain vient d'ailleurs de demander l'exclusion du Maroc de la CAN et du Mondial 2010 pour les «graves violations» des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. C'est le ministère sahraoui de l'Information qui a donné hier l'information en citant une résolution du Parlement panafricain. La résolution a été adoptée à l'unanimité des pays membres de cette institution lors de sa session qui se déroule actuellement à Midrand en Afrique du Sud. Le Parlement condamne aussi la décision du Maroc de traduire les 7 militants sahraouis des droits de l'homme devant un tribunal militaire et considèrent que cette décision aura de «graves conséquences» sur l'oeuvre de décolonisation du Sahara occidental menée conjointement par les Nations unies et l'Union africaine. Le Parlement a renouvelé sa solidarité avec la République arabe sahraouie démocratique. Il a lancé un appel pressant à la communauté internationale et à toutes les organisations de défense des droits de l'homme pour assumer leurs responsabilités devant les violations des droits de l'homme commises par le Maroc contre les populations civiles dans les territoires occupés. Il est exigé également le libre accès à ces zones aux observateurs internationaux et à la presse.