L'Algérie n'accepte pas que les frontières d'un Etat arabe soient violées. Elle soutient l'Arabie Saoudite dans son offensive contre des rebelles yéménites. En l'occurrence, le ministère des Affaires étrangères s'est élevé avant-hier contre le fait que des rebelles yéménites pénètrent sur le territoire du pays voisin. La réaction de l'Algérie s'est voulue ferme. Les termes du communiqué du ministère de Affaires étrangères sont clairs à cet égard et l'Algérie a fermement condamné les agressions menées par les rebelles houthis contre la souveraineté et l'intégrité territoriale du Royaume d'Arabie Saoudite. «L'Algérie condamne fermement les agressions houthies contre la souveraineté et l'intégrité territoriale du Royaume d'Arabie saoudite», selon le communiqué. La condamnation n'est qu'un prélude à une autre action de l'Algérie. Le pays, lui, réaffirme au Royaume «sa solidarité absolue» dans l'exercice de son droit légitime à défendre ses territoires et ses citoyens. Des accrochages se poursuivent depuis plusieurs jours entre les deux protagonistes. Alors, l'inquiétude des Algériens ne cesse de s'alimenter. Le ministère des Affaires étrangères a alors décidé de suivre avec intérêt les développements de la situation. L'Algérie «suit avec préoccupation les derniers développements survenus dans les régions frontalières situées entre la République du Yémen et l'Arabie Saoudite et les troubles sécuritaires qui se sont produits à l'intérieur du territoire saoudien, en raison de l'intrusion de rebelles houtis yéménites, donnant lieu à des affrontements armés avec les forces militaires saoudiennes», souligne le communiqué. Le communiqué n'a pas omis d'exprimer le rejet catégorique de l'Algérie «de toute atteinte à la sécurité et à la stabilité du Royaume». Le seul souhait exprimé par le ministère est celui de pouvoir «contenir la crise dans les plus brefs délais». Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, se trouve depuis mercredi au Caire pour assister à la réunion extraordinaire du Comité d'initiative de paix arabe consacrée à l'examen du plan d'action pour la prochaine étape et les orientations à adopter concernant le processus de paix et la réconciliation interpalestinienne. Outre l'Algérie, le Comité comprend l'Arabie Saoudite et le Yémen. Il n'est pas exclu que le ministre ait pu avoir des entretiens avec les responsables des deux pays à propos de la crise qui s'est déclenchée depuis plusieurs jours. La réaction du ministère trouve aussi sa genèse dans le fait que le pays est toujours fidèle au respect de l'intégrité territoriale des pays. C'est une application stricte des principes du droit international inscrits dans la Charte des Nations unies et qui insiste sur l'intégrité du territoire de chaque nation et de son droit à riposter à toute violation de ce principe. L'Arabie Saoudite n'a pas hésité à entamer des raids contre les rebelles yéménites jusqu'à leur repli à des dizaines de kilomètres de la frontière commune. Le ministre-adjoint de la Défense, le prince Khaled Ben Sultan Ben Abdel Aziz a aussi exprimé la volonté de bien sécuriser la frontière pour éviter d'autres incursions. Le prince Khaled a effectué une tournée d'inspection des troupes saoudiennes près de la localité frontalière de Khobah. Le prince a affirmé que son gouvernement ne permettrait le retour dans leurs foyers des Saoudiens ayant fui les combats que lorsqu'il sera certain que leurs régions sont sûres et qu'il n'y a plus d'infiltrations de la part des rebelles. L'Arabie Saoudite est intervenue ouvertement le 3 novembre dans la guerre en cours depuis le 11 août entre les rebelles zaïdites, une branche du chiisme, et l'armée yéménite, après la mort d'un garde-frontière saoudien tué par des rebelles qui s'étaient infiltrés à Jebel al-Doukhan, une région montagneuse à cheval sur l'Arabie Saoudite et le Yémen.