L'intervention de Riyad au Yémen fait craindre un conflit par procuration entre l'Arabie saoudite et l'Iran, accusé par le Yémen de soutenir la rébellion. Un opposant érythréen a accusé l'Iran d'utiliser son pays, séparé du Yémen par la mer Rouge, comme base pour acheminer des armes aux rebelles yéménites. Ces rebelles “reçoivent leurs armes de l'Iran via l'Erythrée”, n'a cesse d'affirmer sur les médias yéménites Bashir Eshaq, un responsable au sein de l'Alliance démocratique érythréenne. Les rebelles zaydites ont accusé l'Arabie saoudite de nouveaux bombardements contre leurs positions au Yémen, malgré les insistances de Riyad qui assure que ses raids se limitent aux objectifs rebelles en territoire saoudien. L'Arabie saoudite est intervenue ouvertement dans la guerre en cours depuis le 11 août entre les rebelles zaydites, une branche du chiisme, et l'armée yéménite après la mort d'un garde-frontière saoudien tué par des tirs rebelles. Les forces saoudiennes ont mené la semaine dernière des raids aériens et des bombardements sur la région frontalière de Saada, fief de la rébellion. Des soldats et des pièces d'artillerie saoudiens sont déployés dans le sud-ouest de l'Arabie, près de frontière avec le Yémen. Le ministre adjoint saoudien de la Défense a reconnu que quatre de ses soldats étaient portés disparus à la frontière. Khaled ben Sultan ben Abdel Aziz, qui s'exprimait près du front dans la région de Jizane où il a inspecté ses troupes, s'est voulu rassurant en déclarant que son armée avait récupéré les positions prises par les rebelles zaydites, notamment le djebel Doukhan. Il a aussi confirmé la violence des combats en reconnaissant la mort de 4 civils saoudiens, après une semaine de combats. Le bilan côté rebelles n'était pas connu. Selon le quotidien londonien à capitaux saoudiens Asharq al-Awsat, le nombre de rebelles capturés s'élèverait à 155. Mais le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, en promettant en début de semaine de venir à bout de la rébellion, a laissé entendre que la guerre n'a fait que commencer. Une source militaire à Sanaa a affirmé qu'un Sukhoï s'était écrasé dans la région de Razeh, près de la frontière avec l'Arabie saoudite où il bombardait des positions rebelles. C'est le troisième appareil militaire que les rebelles affirment avoir abattu depuis le début des combats le 11 août. Sanaa a toujours assuré qu'ils s'étaient écrasés à la suite de “problèmes techniques”.