La grève est reconduite pour la deuxième semaine consécutive. Le conflit est à son paroxysme. Renforcé par le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte), (aile Bennoui qui vient d'être remplacé par Rachid Dridi comme président de ce syndicat), ils sont maintenant six syndicats (Unpef, Cnapest, Snapest, CLA, Satef et Snte 2) à avoir déclaré la guerre au ministère de l'Education nationale. Dans une conférence de presse animée hier par l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), le Conseil national des professeurs du secondaire et du technique (Cnapest), le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) ainsi que le Snte, aile Dridi, le président de l'Unpef, M.Sadek Dziri a déclaré que «la grève entamée le 8 novembre dernier est une réussite sur tous les plans. Elle a été suivie à 97% à travers toutes les wilayas du pays». «Devant le silence de la tutelle et des autorités publiques», poursuit-il, «nous avons décidé de reconduire la grève pour la deuxième semaine consécutive». Selon le président de l'Unpef, «cette action traduit l'attachement des enseignants à leurs revendications légitimes». Durant son intervention, l'orateur a rappelé que les syndicats grévistes ont adressé plusieurs correspondances au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans lesquelles ils ont axé leurs demandes sur le calcul de leurs indemnités avec effet rétroactif. «Malheureusement, le Premier ministre, M.Ahmed Ouyahia, nous a surpris par l'effacement de ces dette que nous devons à l'Etat en ordonnant une instruction portant sur un calcul qui prendra effet dès la promulgation du statut particulier. Or, son prédécesseur M.Abdelaziz Belkhadem avait signalé de faire ce calcul à partir du 1er janvier 2008. De ce fait, nous sommes en train de nous concerter avec plusieurs avocats afin d'ester le Premier ministre en justice pour infraction à la loi», a fait savoir le président de l'Unpef. Plus loin, le conférencier a indiqué que «les syndicats autonomes vont saisir le Conseil constitutionnel par le biais de l'Assemblée populaire nationale (APN) pour mettre fin aux dérives du Premier ministre dont les instructions vont contre la Constitution». De son côté, le coordinateur national du Cnapest, M.Nouar Larbi, a dénoncé «toutes les intimidations émanant du ministère de l'Education nationale visant à boycotter la grève en faisant des ponctions sur nos salaires alors que la fête de l'Aïd El Kebir est à nos portes. Pis encore, ils ont humilié et même tabassé les enseignants contractuels lors de leur dernier sit-in devant les bureaux de la tutelle à Alger» Et d'enchaîner: «Nous refusons le recours de la tutelle aux tribunaux au lieu d'ouvrir le dialogue avec les vrais concernés qui sont les syndicats autonomes de l'éducation, représentant les enseignants». Sans surprise, les syndicalistes se disent déterminés à poursuivre leur lutte afin de concrétiser leurs revendications. «Nous ne cessons d'interpeller depuis 2006 les autorités publiques quant à nos doléances, notamment le calcul à effet rétroactif de nos indemnités à partir de janvier 2008, la revalorisation de nos salaires car nous exigeons un salaire trois fois le Snmg.» Ainsi, le bras de fer persiste entre le ministère de l'Education nationale et les syndicats autonomes du même secteur. Ces derniers, semble-t-il, refusent de faire marche arrière.