Une vive nostalgie d'enfance, un vibrant hommage à la capitale de l'oued M'zi. Lazhari Labter, journaliste connu aux talents multiples de poète, d'écrivain et d'homme de culture, fait encore une fois parler son coeur et dévoile sa sensibilité à travers un nouvel ouvrage paru aux éditions El Ikhtilaf. Après ses deux recueils de poésies, Novembre mon amour en 1978 et Florilège pour Yasmina, paru en 1981, qui étaient de véritables hymnes à l'amour, il publie en 1985, chez l'Harmattan, Journalistes algériens, entre le bâillon et les balles, un vibrant «témoignage sur les assassinats de journalistes par les terroristes intégristes». En 2002, son goût pour la poésie et son besoin de «chanter à sa façon» l'amour et la tendresse lui font écrire, Yasmina ou les sept pierres de mon collier d'amour, un recueil de poésies paru aux éditions Barzakh. Aujourd'hui, le récit paru aux éditions El Ikhtilaf intitulé Retour à Laghouat, mille ans après Béni Hilel, se veut un hommage sincère et dévoué à sa ville natale, la ville de Laghouat, cette ville «de passage et de brassage, de spiritualité et de culture» qui a suscité débats et convoitises et qui a vécu une histoire tourmentée. Ce récit se veut aussi, une manière de «réinscrire dans les mémoires oublieuses» l'image «de cette cité rebelle et orgueilleuse quelque peu ternie par des actions sanglantes de quelques-uns de ses fils indigènes». Outre le côté historique de cette légende qu'est Lahgouat, cet ouvrage fait référence aussi à Abdellah Ben Kerriou, le chantre de l'amour et de l'amer, à Si Mabrouk Djoudi, le luthier magicien, Ray Malek, l'homme qui faisait parler le luth et Fatna Ezzaânounia, l'obsédante amante dont fut épris Ben Kerriou. Ce récit sur Laghouat, emprunt de sensibilité, d'amour, de nostalgie et de souvenirs, composé de témoignages, de souvenirs d'un vécu ou des «dits de mon père», c'est aussi et surtout un hommage poignant et sincère rendu à un père exemplaire dont Lazhari Labter affiche tous les détails en toute fierté. «Un paysan pauvre, militant du PPA, disciple des Oulémas dont la piété n'avait d'égale que l'amour qu'il a porté à sa patrie». Ni sa fonction de khammes, de muezzin, ni sa maison en toub, son déjeuner quotidien de couscous accompagné de chnin, ni son manque d'argent n'ont eu raison de l'amour, de l'estime ou de la reconnaissance que l'on doit à un père qui a pu faire de ses fragiles enfants d'hier, les robustes hommes d'aujourd'hui en leur inculquant les bases nécessaires à même de les guider dans le chemin qu'ils se sont tracé. La cuillère, L'arbre à pièces d'argent, Le carnet, Le couscous, Le beignet, ou autres titres, chaque petite histoire de ce récit recèle une «hikma», une «sagesse», un enseignement destiné aux jeunes d'aujourd'hui et en particulier à ses deux enfants Amine et Hikmet qui devront en tirer le plus grand profit.