Il n'y a pas assez d'indices permettant de prendre une décision rationnelle à propos des quotas de production. En l'absence de signes clairs sur l'évolution du marché des hydrocarbures, l'Opep devrait maintenir inchangé son quota de production. La déclaration vient du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil qui assistait hier à Alger à une journée d'information sur la rationalisation de la consommation de carburant dans le secteur des transports routiers. La production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole devra donc rester au même niveau lors de sa prochaine réunion prévue le 22 décembre prochain en Angola. «On va maintenir le même niveau de production jusqu'au moment où on peut avoir une visibilité plus claire de la situation économique mondiale», a indiqué M.Khelil à la presse en marge de l'événement.Cela ne veut pas dire que les décisions sur la production des pays membres de l'Organisation sont déconnectées du contexte économique. Bien au contraire. Le ministre dit que ces décisions dépendent de l'économie mondiale. «Je pense que tout le monde est d'accord qu'on n'a pas encore une visibilité plus claire», souligne le même responsable. Dans ce cas, il n'y pas mieux que le statu quo pour calmer les marchés. «Il vaut mieux rester dans la situation présente», a argumenté M.Khelil. L'option du maintien des quotas de production est donc la voie privilégiée par l'Algérie. Une autre affirmation du ministre vient plaider en faveur de cette option. Une décision du maintien des quotas n'est pas loin d'être dictée par l'excédent de l'offre qui existe actuellement sur le marché. Il faudrait bien que les consommateurs arrivent à épuiser cet excédent élevé avant de réfléchir à une hausse de la production. Le comportement des traders est aussi expliqué par le ministre. Il pense que les prix du pétrole ne sont pas déterminés par l'offre et la demande mais beaucoup plus par des attentes plus optimistes sur l'économie mondiale. «La plupart des gens pensent que l'économie va s'améliorer, que la demande va reprendre et que les prix seront meilleurs». Cela pousse à une fièvre des achats. Il sera d'autant plus avantageux de vendre à un meilleur prix dans quelques mois, selon les prévisions du ministre. Comme les marchés sont incertains et qu'il se pourrait que les choses n'iront pas bien, les acheteurs d'aujourd'hui seraient contraints à commencer à se débarrasser du pétrole rapidement. C'est une manière de minimiser les pertes. Dans ce cas, il n'a pas exclu la possibilité d'une autre récession. Cette dernière «n'est pas à écarter» a poursuivi le ministre. Certains pays ont un poids déterminant sur l'évolution du marché. Selon l'analyse du ministre, l'évolution de l'économie américaine, avec laquelle celles de la Chine et de l'Inde sont liées, risque, en cas d'un nouveau ralentissement, de peser sur les prix. Ces indices n'empêchent pas le ministre de déceler au moins une bonne nouvelle.Cela tient au fait que les prix actuels du pétrole sont meilleurs que ceux enregistrés à la même période de l'année dernière. Le baril du pétrole brut s'échange autour de 76 dollars alors qu'il était cédé autour de 40 dollars à la même période de l'année 2008. Cette nouvelle n'est pas suffisante pour rassurer le gouvernement algérien car au niveau interne, d'autres dangers guettent. Le constat a été unanime lors de la journée d'hier sur le fait que le parc automobile est diésélisé à outrance. Et cela coûte aussi bien en matière de transfert de devises que de pollution. 297 millions de dollars sont consacrés annuellement à l'importation du gasoil. Ce sont 500.000 tonnes qui sont consommées chaque année.