Réactions La classe politique dans son ensemble demande davantage de garanties du pouvoir avant de prendre part effectivement à l?élection présidentielle. La décision prise avant-hier par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de faire appel à des observateurs étrangers pour superviser la présidentielle du printemps prochain n?a pas satisfait les partis et les personnalités politiques ayant affiché leur scepticisme quant à la régularité du scrutin. La mesure, censée dissiper les appréhensions du goupe des «onze», notamment, est qualifiée d? «insuffisante» par un grand nombre d?acteurs de la scène politique. A commencer par Ali Benflis, secrétaire général du FLN. Dans une déclaration rendue publique, hier, celui-ci a estimé que «le recours à des observateurs internationaux ne saurait constituer ,à lui seul, le gage du bon déroulement du prochain scrutin présidentiel». Un avis partagé par Rédha Malek, président de l?ANR, pour qui, «les observateurs étrangers ne peuvent rien faire (?) Si on veut organiser une élection sérieuse, il y a lieu de mettre en place un gouvernement technique». Pour sa part, Ahmed Benbitour, l?un des animateurs du groupe des «onze», a assimilé l?initiative du président de la République à «une tentative de donner l?illusion de transparence». Dans la déclaration qui a sanctionné leur réunion tenue hier au siège du MSP, les «onze» ont noté, de leur côté, que la présence d?observateurs est «vaine si elle ne s?inscrit pas dans une démarche globale garantissant le libre choix aux citoyens et une légitimité au prochain président». Pour cela, ils ont réitéré l?exigence de la mise en place d?une commission nationale indépendante pour l?organisation et le contrôle de l?élection présidentielle. Le mouvement El-Islah de Djaballah, le PT de Louisa Hanoune et le FFS de Hocine Aït Ahmed n?ont pas, eux aussi, applaudi l?initiative de Bouteflika, jugée rudimentaire pour garantir une élection honnête. Il est clair que la classe politique dans son ensemble demande davantage de garanties du pouvoir avant de prendre part effectivement à l?élection présidentielle. Sur ce registre, le départ du gouvernement Ouyahia est considéré par beaucoup d?acteurs politiques comme le «minimum» des garanties que puisse donner Bouteflika. Mais ce dernier ne semble pas du tout près de franchir le pas. Cela même s?il ne cesse de réaffirmer sa volonté de réunir toutes les conditions d?une élection transparente. Pour prouver sa bonne foi, force est de souligner qu?il est tenu de faire de nouvelles «concessions». Jusqu?où pourra-t-il aller ?