'annonce de la participation du FFS aux prochaines élections locales a bouleversé l'échiquier politique national. Certains partis qui s'étaient réjouis de la non-participation du parti d'Aït Ahmed aux législatives, redoutent aujourd'hui son inscription dans la course aux municipales. La menace est d'autant plus grande que le FFS a annoncé que ses listes sont ouvertes à la société civile, ce qui ouvre la voie à ceux qui ne sont pas militants du parti mais sympathisants de la cause. Le FFS, qui détient 53 des 67 communes à Tizi Ouzou, 40 des 52 communes à Béjaïa, 8 communes à Bouira, 6 APC à Boumerdès et surtout quatre communes à Alger (Hussein Dey, Aïn Benian, Oued Koriche et Delly Ibrahim) peut améliorer son score et augmenter le nombre de ses sénateurs au Conseil de la nation, qui est aujourd'hui de quatre membres. Si le FFS obtient 10 sièges au niveau du Conseil de la nation, il peut constituer un barrage sérieux aux projets de loi présentés par le gouvernement Benflis et adoptés par une majorité FLN. Si le FFS obtient la libération des détenus en Kabylie et même ceux d'ailleurs, il aura un poids politique et électoral assez puissant pour prendre la majorité des communes de la Kabylie et des wilayas du Centre et même celles du Sud. Le parti d'Aït Ahmed, qui a une assise très importante à Alger, pourrait profiter de la guerre des tranchées entre le FLN et le RND pour rafler la majorité des communes de la capitale. Le FFS, qui possède plusieurs fiefs dans la capitale: La Casbah, Bab El-Oued, Alger-Centre, El-Biar, Ben Aknoun, pourrait récupérer Sidi M'hamed ou encore Belouizdad, El-Harrach et Hydra, des communes RND et RCD. La non-participation du RCD aux municipales pourrait augmenter les chances du parti d'Aït Ahmed qui a le vent en poupe et dont le téléphone du parti n'a pas arrêté de sonner, des appels émanant de la société civile pour demander quelles sont les modalités d'inscription sur les listes électorales du FFS. Le FFS possède aussi des fiefs à Sétif, Oran et Tlemcen et surtout Tiaret, où plusieurs militants et sympathisants peuvent contribuer à la réinstallation du parti dans la région de l'Est et de l'Ouest. Quoi qu'il en soit, l'entrée du parti d'Aït Ahmed dans la course aux locales brouille les cartes de certaines formations qui n'acceptent pas encore le jeu démocratique. L'objectif du parti d'Aït Ahmed est avant tout de sauver la Kabylie du chaos et préserver la Capitale de la gestion mafieuse des anciens DEC et autres maires de l'ex-parti unique.