Hormis la décision sur les salaires, tous les autres dossiers traités par la tripartite devront être étudiés par des groupes de travail. Le coût financier de la revalorisation du Salaire national minimum garanti sera de 90 milliards de dinars. C'est ce qu'a précisé le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, jeudi dernier à Alger, lors d'une conférence de presse à l'issue de la tripartite. Ce montant comporte les incidences sur les retraites. Ces dernières doivent, au moins, être à hauteur de 75% du Snmg. Les travailleurs concernés par la hausse du Snmg sont de 300.000. Et les autres? Ils seront concernés par un lissage des salaires. C'est une manière d'éviter le tassement des salaires. Les conventions sectorielles qui concernent les travailleurs du secteur public économique et la convention-cadre commune au secteur privé seront revues. C'est aussi l'explication donnée par un autre membre de la direction du RND, Abdelkader Malki, également secrétaire national à l'information de l'Ugta, et qui a assisté à la conférence de presse. En tout, ce seraient 70% des travailleurs qui sont concernés par cette mesure, selon Ouyahia, d'après des mécanismes différents. Actuellement, la masse salariale versée par l'Etat est de 1314 milliards de dinars. La fiscalité ordinaire n'en couvre que 812 milliards, soit 60%. Le chiffre ne concerne pas les indemnités, les versements au titre de la solidarité nationale et l'encouragement à l'emploi. A propos des indemnités, Le Premier ministre souligne qu'elles seront versées avec effet rétroactif à partir de janvier 2008 et cela, quelle que soit la date de publication des statuts particuliers des secteurs. En 2008, 140 milliards de dinars ont été payés à ce titre. Le montant sera de 280 millions si l'on prend en compte l'incidence de paiement avec effet rétroactif. Le Snmg sert de base pour le calcul de beaucoup de paramètres, y compris les primes. C'est la raison pour laquelle les répercussions financières du Snmg engloberont des millions de travailleurs et de retraités. Ouyahia a précisé que quelque 500.000 travailleurs du secteur public économique bénéficieront de cette augmentation et presque autant dans le secteur privé. Si les patrons hésitent à appliquer la hausse du Snmg, les travailleurs sont invités par le Premier ministre à saisir l'Inspection du travail et les tribunaux. Les patrons et l'Ugta ont montré leur satisfaction suite à la décision d'augmentation du Snmg, même si certaines entreprises auront du mal à digérer cette décision. Hormis le Snmg, tous les autres sujets discutés font l'objet de groupes de travail entre le gouvernement, le patronat et l'Ugta. Un sommet sera organisé tous les trois mois entre ces parties pour évaluer l'avancement des dossiers comme ceux des retraites et des mutuelles. Le Pacte économique et social, un euphémisme pour désigner la quête de la paix sociale, sera reconduit après un enrichissement. Cela conduit le Premier ministre à aborder le dossier des entreprises publiques et privées, auxquelles il promet des projets dans le cadre du Plan d'investissement de plus de 150 milliards de dollars. Les patrons se sont déclarés satisfaits d'une autre mesure. Il s'agit de facilitations au profit des entreprises productrices pour accéder au crédit documentaire instauré comme unique moyen de paiement des importations par la loi de finances complémentaire 2009. Banques et entreprises étudieront les possibilités de cette facilitation. Concernant la non-participation des syndicats autonomes à la tripartite, Ouyahia a dit qu'il ne s'agissait pas d'un «ostracisme». Selon lui, ces syndicats sont présents dans la Fonction publique et ce dossier fait l'objet de bipartites. Une autre décision de la tripartite concerne la volonté de suspension du dispositif de départ à la retraite sans condition d'âge, considéré comme une mesure dépassée et préjudiciable à la Caisse nationale de retraite et aux entreprises économiques. Quant aux allocations familiales, M.Ouyahia a indiqué que leur paiement doit revenir à la charge de l'employeur, mais sans précipitation.