Le Président ne savait pas qu'on avait annulé définitivement le système classique de l'enseignement supérieur. «Il y a possibilité de créer des postes d'emploi puisque il y a des postes budgétaires», a affirmé hier la première dame du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, en marge de la clôture des travaux du premier congrès de l'Organisation des jeunes révolutionnaires (OJR) du PT. «On a besoin d'un minimum de 700.000 postes d'emploi dans le secteur de l'administration», a déclaré la responsable du PT. La secrétaire générale du PT trouve aberrant que l'Etat paie à la place de l'employeur «la sécurité sociale et 75%, voire la totalité du salaire d'un bénéficiaire de poste précaire», lequel, ajoute l'oratrice «se retrouvera au chômage au bout de six mois ou deux ans». La conférencière a appuyé son argument par la déclaration du chef de l'Etat. «Justement, le président de la République a demandé à l'adresse du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, en septembre dernier, de couvrir les besoins de l'administration» précise-t-elle encore. Toutefois, la responsable du Parti des travailleurs a jeté un pavé dans la mare. «Le président de la République ne savait pas qu'on avait annulé définitivement le système classique de l'enseignement supérieur pour le remplacer par le LMD», a-t-elle affirmé. «Quand le Président sort du texte du discours, préparé par les responsables du secteur», il est noté «très bien» par Hanoune. Le LMD «qui vous prend à la gorge», selon l'oratrice, est aussi «synonyme de la destruction du diplôme», d'autant plus que «le futur diplômé a toutes les chances de s'enliser dans le chômage car il n'y a aucune perspective d'emploi». S'il (le LMD Ndlr) «est approprié aux pays anglo-saxons et par ricochet à une minorité riche, par contre, il n'est nullement destiné aux autres pays qui prennent en charge l'enseignement public à l'instar de notre pays», a déclaré également l'oratrice. Ce système, poursuit-elle «nous a été imposé par l'Union européenne dans le cadre de l'Accord d'association». «Ce n'est même pas la question des moyens», indique-t-elle, mais «relève des orientations de Meda I et Meda II qui visaient le désengagement de l'Etat». «L'Algérie qui accusait un manque flagrant de cadres», rappelle Mme Hanoune, avait introduit le LMD durant les années 70 du temps de Mohamed Seddik Benyahia, alors ministre de l'Enseignement supérieur (1971-1977), selon Hanoune. Cependant, on avait été contraints de l'annuler en 1975 car «les résultats étaient catastrophiques», conclut-elle. Par ailleurs, la secrétaire générale du PT s'est félicitée des résultats du congrès. Elle a également annoncé que la prochaine édition de ce congrès se tiendra dans deux ans et demi. La prochaine étape sera celle de la mise en oeuvre des recommandations du premier congrès, dont «l'organisation de la relation entre les structures de l'OJR et les organes du parti, notamment au niveau des locales», en accordant la priorité aux trois wilayas qui n'ont pas pu participer à cette rencontre. La requête relative à l'annulation du système LMD, accompagnée de 3 millions de signatures, qui sera adressée au président de la République, figure entre autres recommandations de ce congrès. Comme il y a aussi «le manifeste contre la guerre et l'exploitation».