Mieux, en examinant les circonstances idéologiques et sociales de son émergence, la passion est assimilable à de la folie. La salle de spectacles de la Maison de la culture et celle du théâtre régional de Batna ont connu un mouvement inhabituel, pendant cet événement, au plaisir des locaux en particulier auxquels a été donnée l'occasion de faire la fête du théâtre qui commence à s'enraciner grâce à cette bande de jeunes, amoureux du 4e art. Une occasion de faire de leur ville fétiche un carrefour culturel où, tous ces jeunes de divers horizons, se découvrent et échangent leurs expériences. Pour cette troisième journée, la wilaya de Tizi Ouzou est présente en force. La troupe Hamid Ben Tayeb d'Iferhounène, de la wilaya de Tizi Ouzou, mêle à la puissance des sentiments, la brutalité d'une ère emplie de tragédies, avec la pièce intitulée Lundja, interprétée par une bande de jeunes en l'occurrence, Ben Youcef Nacira, Talbi Zoulikha, Yaâlali Aghilas, Hadj Mouhand Bachir, Rahmouni Ouazine, Yaâlali Idir, Si Hadj Mohand Moncef, Aliche Tinhinane et Hadj Mouhand Hakim. L'objectif de l'enseignement tiré de la pièce est de conscientiser la valeur du patrimoine artistique de son pays et de le placer dans un contexte qui réunira à la fois, la profondeur de la tradition avec tout ce qu'elle renferme de richesse et l'inconnue de la modernité, avec ce qu'elle implique d'audaces et de découvertes. Le fond de la pièce nous montre un personnage qui joue un rôle crucial, celui du chercheur de l'amour transmettant aux amants les pensées fluctuantes que chacun nourrit pour l'autre, par-delà les mers. Mieux, en examinant les circonstances idéologiques et sociales de son émergence, la passion est assimilable à de la folie. La question implique une double perspective, le malheur qu'on porte à l'autre et le bien-être dont on bénéficie de sa part, Cela signifie que le sujet n'est pas sûr de bénéficier d'une relation de confiance. Cette dernière est dans le texte une passion qui pousse un sujet à percevoir autrui comme une valeur absolue, qui lui fait désirer d'être perçu comme tel par autrui, qui, dans le meilleur des cas, place deux sujets en position de réciprocité absolue. On insistera surtout sur l'aspect mortifère, la souffrance, la menace et le deuil qui finissent par annuler toute possibilité d'affection. Le contact avec eux implique la soumission à des interdits. Celui qui a violé un tabou est censé s'opposer aux idées...n'aura le choix que de s'exiler, au même titre que les meurtriers, les voleurs et les fugitifs. C'est dans ce contexte que naquit l'intelligence de ces artistes, avec l'objectif clairement déclaré de mobiliser les consciences pour lutter contre la haine. Quant au théâtre régional de Tizi Ouzou, il nous revient avec la pièce intitulée Business is business, dont la mise en scène est de Fouzia Aït El Hadj. Elle raconte l'histoire de deux jeunes issus de l'université, à la recherche d'un emploi. Mais les difficultés de la vie contraignent les deux personnes à partager un espace dans le sous-sol aménagé d'un immeuble. Une kyrielle de comédiens talentueux, tels Mahfoud Berkane, Messoud Belbaz, Brahim Hakim Saliha Idja et Soria, a magistralement interprété les rôles. En effet, cette situation, si elle frappe par son ampleur sans précédent et l'opportunisme mesquin, ressort d'une politique menée dans notre pays. C'est une logique générale. Aujourd'hui, nous la refusons. Tel est le message que cette bande de jeunes comédiens veut émettre à qui veut les entendre. Le travail est un moyen de liberté pour l'Homme. Il s'exerce par la recherche nécessaire qui permet d'accroître les connaissances et la compréhension du monde, et qui est aussi le socle indispensable de l'application du principe de qualité. Un cri de révolte pour qu'enfin, chacun ouvre les yeux sur l'absurdité d'une logique qui ne dit pas son nom et qui confisque l'avenir de tant de générations...