Décidément, la France a ouvert la boîte de Pandore en lançant le débat sur l'identité nationale. Des élus et des militants du mouvement associatif français ont exprimé, dimanche à Alger, leur scepticisme face à l'idée du débat sur l'identité nationale en France Ces élus, issus de plusieurs formations politiques, ont souligné que ce débat provoqué à la veille des élections régionales en France, «est un faux débat qui cache mal des visées électoralistes avérées». C'est dans ce cadre que le maire-adjoint de la municipalité du VIIe Arrondissement de Lyon, Mme Zohra Lidia Aït Matten, a exprimé son scepticisme, soulignant qu'elle ne croit pas à un «véritable débat» autour de cette question. «Je pense que mettre un sujet pareil sur la table, à quelques mois d'une élection, est une véritable provocation», a-t-elle ajouté, estimant que «cela n'a aucun sens politique». Il s'agit, de «faire monter les communautés l'une contre l'autre, alors qu'en France, nous n'avons pas besoin de ça. Cette annonce est un faux débat», a-t-elle dit. «Quand on omet de parler de l'apport des tirailleurs nord-africains à la libération de la France, c'est qu'on veut mettre l'identité nationale dans une sphère qui ne renvoie pas à la réalité», a-t-elle ajouté, soulignant à cet égard que la question relative à l'identité nationale, il faudra surtout la débattre avec les nouveaux émigrés qui viennent, notamment d'Europe de l'Est. Pour Mme Aït Matten, élue du Parti socialiste à Lyon, il est «dramatique» de parler de la primauté de la référence au christianisme, considérant qu'«il est dangereux d'opposer de cette manière les religions et les confessions». «C'est de l'exclusion que naissent les dérives communautaristes», a-t-elle déploré dans ce cadre. M.Ahmed Benfarhat, attaché parlementaire de la députée Vert du Parlement européen, Mme Malika Benarab, et qui la représente à la Conférence, a indiqué que les Verts vont organiser un débat autour de cette question dès le mois de janvier prochain. «Il y a eu une première réaction, selon laquelle nous ne participerons pas à cette mascarade, mais après réflexion nous nous sommes dit qu'il ne faut pas céder le terrain aux gens qui veulent instrumentaliser cette question à des fins électoralistes», a-t-il fait remarquer. Pour lui, aussi, ce débat n'est pas étranger aux calculs électoralistes en France. «A l'approche des élections régionales, ils nous sortent le débat sur l'identité nationale. Il est regrettable de constater qu'il s'agit du seul thème qu'on met sur la table», a-t-il souligné dans le même cadre.