Les grévistes vont assurer le service minimum comme la vaccination et les soins pour patients à grand risque. Les praticiens spécialistes de la santé publique passent à l'acte. Suite au conseil extraordinaire tenu avant-hier à Alger par le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), les participants à cette réunion on réagi contre l'adoption du statut particulier du praticien spécialiste par le gouvernement. «Le Premier ministre a fait passer le statut particulier malgré nous. La classification et la bonification du point indiciaire sont illégales», s'écrie le président du Snpssp, le Dr Mohamed Yousfi au cours d'une conférence de presse qu'il a animée hier à Alger. A cet égard, le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique a décidé d'entamer une grève ouverte à partir du 4 janvier prochain. Toutefois, «le service minimum sera assuré telle que la vaccination contre la grippe porcine ou la prise en charge des patients à grand risque», assure l'orateur. Et de poursuivre: «Nous avons élaboré un statut particulier de 62 articles, malheureusement, ils l'ont réduit à 42 articles.» «Nous dénonçons ce mépris des pouvoirs publics», a-t-il martelé. Et d'enchaîner: «La Fonction publique a charcuté notre statut particulier malgré notre argumentaire. Nous avons même saisi le président de la République par écrit, le 15 novembre dernier, afin d'intervenir». Le conférencier a indiqué que le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), réclame quatre revendications essentielles, entre autres, le statut particulier des praticiens spécialistes, «élaboré en commun» avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Ce mouvement syndical tient à l'installation d'une commission sur le régime indemnitaire. Il demande également la mise en conformité d'une prime d'intéressement qui date de l'accord de l'année 2004. Enfin, le Snpssp réclame l'octroi du quota régulier de logements pour les praticiens spécialistes. L'orateur a, par ailleurs, fait savoir qu'un praticien spécialiste perçoit 45.000 dinars de salaire à ses débuts. «Ce salaire est insuffisant et il doit être revu à la hausse», estime-t-il. Le Snpssp est déterminé à poursuivre le mouvement de protestation. Ce syndicat, rappelons-le, déplore «la transgression de l'accord du 3 mars 2004 et la légèreté et le manque d'intérêt avec lesquels le dossier a été traité». La remise en cause des six points retenus dans cet accord, notamment la régularisation des praticiens spécialistes ayant exercé avant 1990, l'organisation des concours de praticien principal et praticien spécialiste chef et les projets de décret concernant le régime indemnitaire qui sont restés sans suite, constituent également l'une des raisons du recours à la grève. En tout état de cause, la suspension de cette dernière est conditionnée, comme ne cesse de le répéter le Dr Yousfi, par la concrétisation globale de la plate-forme de revendications retenue dans l'accord du 3 mars 2004. Ainsi, la confrontation engagée entre le Snpssp et la tutelle déborde pour atteindre le gouvernement.