Un rapport d'évaluation de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne a été élaboré par des experts indépendants. Il est encore trop tôt pour se prononcer sur les résultats de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne. C'est ce qu'a indiqué hier à Alger M.Aïssa Zelmati, directeur de l'Unité de gestion du programme d'appui à la mise en oeuvre de l'accord. L'investissement, le commerce et les exportations sont d'ailleurs les trois points abordés par un rapport sur l'application de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne, élaboré par des experts indépendants. D'autres secteurs ne sont donc pas touchés par cette évaluation comme ceux de l'énergie ou de l'agriculture ou encore des services. Les officiels algériens comme le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, n'ont pas attendu ce rapport pour dire que le pays n'est pas prêt à franchir l'étape d'un partenariat stratégique avec l'UE. En ce qui concerne les investissements, c'était le ministre des Affaires étrangères qui avait dit que les investissements européens en Algérie étaient insuffisants. Il avait même promis de ramener des investisseurs européens pour un colloque sur le sujet, à Alger sans que cela ne soit jamais réalisé. Du côté des échanges commerciaux, c'était Chérif Zaâf, directeur général du commerce au ministère du Commerce qui a pris l'initiative en mai dernier d'illustrer l'état des relations avec l'UE en focalisant sur le fait que pour un euro exporté vers l'Europe, 2 euros sont importés par l'Algérie. Le but étant de mettre en avant le déséquilibre des relations entre les deux entités. Pourtant, les liens entre l'Europe et l'Algérie sont loin de se limiter à des aspects commerciaux. Par exemple, même les droits de l'homme sont aussi un aspect couvert par l'Accord d'association. Et s'il y a évaluation, il faut que tous ces aspects soient abordés. D'ailleurs, il n'est pas sûr de pouvoir évaluer quoi que ce soit avant 2017, date prévue pour l'établissement de la zone de libre-échange. Au mieux, il pourrait y avoir des rapports d'étape. Sur ce sujet, l'Unité de gestion du programme est prête à communiquer sur le rapport établi par des experts dès le début de l'année prochaine. L'Unité compte aussi réaliser des études sur le secteur de l'énergie, l'impact des investissements étrangers d'une part et l'impact de l'ouverture des négociations sur les services, d'autre part. Ce ne sont pas tous ces projets qui empêchent l'Unité de poursuivre son travail, souvent technique sur le terrain. En 2010, elle continuera à faire progresser cinq projets de jumelage avec un budget de 10 millions d'euros. Suivront deux autres étapes, jusqu'en 2017, dotées de 54 millions d'euros. Pour 2010, les programmes concernés sont liés aux accords pour l'évaluation de la conformité, la modernisation de l'administration fiscale, la mise à niveau de l'Agence nationale de l'artisanat traditionnel, la maîtrise de la qualité de l'eau et la concurrence. D'autres budgets peuvent être accordés par l'Union européenne pour des missions de courte durée. Le tout se déroule dans le cadre de «l'instrument européen de voisinage et de partenariat» qui a remplacé les plans Meda. Dans la pratique, les institutions et entreprises algériennes peuvent bénéficier des impacts de ces collaborations. A titre d'exemple, ce sera le cas dans le cadre de la facilitation de l'exportation des produits algériens non seulement vers l'Union européenne mais vers d'autres régions comme l'Amérique du Nord: les normes européenne et américaines étant quasiment identiques. En outre, il se peut que des entreprises étrangères installées en Algérie décident de ne traiter qu'avec des homologues garantissant une qualité irréprochable des produits. Il n'est pas étonnant qu'il soit exigé alors des normes européennes. En ce qui concerne la protection de la santé du consommateur, il n'est pas inutile d'imposer localement des normes strictes en vigueur dans des pays développés. Avec les accords pour l'évaluation de la conformité, qui concernent les produits industriels, leur circulation vers l'Union européenne n'en sera que plus facilitée. Des projets de jumelage avec le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements sont prévus pour le renforcement de l'infrastructure «qualité» en Algérie. De cette manière, il sera possible d'améliorer la compétitivité des produits algériens sur les marchés internationaux et faciliter leur accès au marché de l'Union européenne.