Ahmed Ouyahia réitère la démarche de son Exécutif à aller jusqu'au bout dans la politique du Crédoc. L'environnement économique, le financement et l'avenir des PME, le foncier, le Credoc et le climat d'investissement en général sont les sujets qui reviennent encore sur la table de discussion entre le gouvernement et le patronat. Ces questions ont été débattues jeudi dernier, lors de la rencontre qui a regroupé le Premier ministre Ahmed Ouyahia et une délégation de chefs d'entreprise conduite par Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE). A l'issue de cette rencontre, M.Hamiani en a dévoilé à la presse nationale le contenu. Concernant le Crédoc (crédit documentaire), M.Hamiani a annoncé que le gouvernement n'a nullement l'intention de faire marche arrière sur cette question. Le Premier ministre a fait comprendre aux chefs d'entreprise que le gouvernement maintient sa politique et que le Crédoc ne sera pas supprimé. «Le Premier ministre a été intransigeant sur le maintien du dispositif de la lettre de crédit», a déclaré M.Hamiani aux confrères de la presse nationale. Pour tranquilliser les chefs d'entreprise, le Premier ministre a eu recours au langage des promesses. M.Ouyahia ne s'est pas opposé, selon le président du FCE, à ouvrir, encore une fois, le débat sur cette question dans le but de dégager les meilleurs mécanismes possibles de nature à faciliter la tâche aux entreprises de production dans le recours au crédit documentaire pour le financement des importations. M.Hamiani a annoncé que le gouvernement songe à adresser quelques consignes aux structures concernées, aux banques notamment, dans lesquelles il leur sera demandé de ne pas bloquer les entreprises algériennes. Selon la même source, le gouvernement a décidé de renforcer les capacités de production des entreprises algériennes. Dans le même sens, il est prévu que celles-ci bénéficient d'une mise à niveau dans les cinq prochaines années. Elles seront environ 20 000 PME/PMI à bénéficier de cette mise à niveau, a expliqué le président du FCE. Rappelons à ce sujet qu'une rencontre entre le ministre des Finances, Karim Djoudi et les chefs d'entreprise est prévue dans les prochaines semaines. Lors de ce rendez-vous, les deux parties examineront les mesures susceptibles d'être prises en vue de fluidifier, au profit des opérateurs nationaux productifs, le financement des importations de leurs intrants par le biais du crédit documentaire, ainsi que celles visant l'amélioration des conditions d'accès des entreprises de production au financement bancaire. A propos du foncier, les deux parties avaient mis l'index sur quelques «anomalies relatives à la production des enchères», a déclaré M.Hamiani, sans toutefois avancer des exemples de ces anomalies. Au sujet du financement des entreprises, il a expliqué à la même source, que les deux parties ont «émis le voeu que les crédits mobilisés soient beaucoup plus lourds afin de permettre la maturation des projets lancés par les entreprises». A propos du climat d'investissement en général, les patrons et le Premier ministre se sont penchés sur la structure d'investissement, 51% pour les Algériens et 49% pour les étrangers et par la même occasion, le FCE a formulé son souhait, auprès du gouvernement, de procéder à une évaluation de l'Accord d'association avec l'Union européenne ainsi que de l'accord de l'Algérie avec la Zale, (Zone arabe de libre-échange). A l'issue de cette rencontre, les patrons et le gouvernement ont décidé d'organiser d'autres rencontres similaires chaque trimestre, pour aborder les questions liées à l'entreprise.