Il se veut «un organisme professionnel de représentation et de défense des intérêts des éditeurs algériens du livre». En marge du remplacement de Radia Abed par Lazahri Labter à la tête du Snel, et après le remue-ménage qu'a provoqué cette année la 14e édition du Salon international du livre d'Alger, un groupe d'éditeurs de livres a décidé, suite à une Assemblée générale constitutive tenue mardi dernier à la Bibliothèque nationale d'Algérie, de lancer le Forum des éditeurs de livres, communément appelé Fored. Ce dernier se veut «un organisme professionnel de représentation et de défense des intérêts des éditeurs algériens du livre, ainsi qu'un espace démocratique de concertation sur les enjeux liés à la profession d'éditeur de livres, aujourd'hui, en Algérie», pouvons-nous lire dans un communiqué adressé à notre rédaction. Ainsi, nous assure-t-on que le Fored accueille parmi ses membres fondateurs, aussi bien des éditeurs de livres publics et privés que - en tant que membres associés - des institutions, des associations ou des centres de recherche générant des publications. «Le souci qui prévaut est de garantir la représentation de la corporation la plus large possible.» Pour l'instant, il a été dégagé un conseil de 11 membres constitué des Editions Apic, Barzakh, Casbah, Chihab, Dahlab, Dalimen, (Entreprise nationale des arts graphiques),Editions MediaPlus, Samar, Editions Tell et l'OPU (Office des publications universitaires). Enfin, à l'unanimité des voix, a été élue à la présidence du Fored, Mme Dalila Nedjam, directrice des éditions Dalimen qui est, pour rappel, le commissaire du Festival international de la bande dessinée, Fibda. Il est à noter - et c'est une première - que conformément aux statuts adoptés, la présidence du Fored est une présidence tournante entre les membres du bureau. La rotation s'effectue tous les ans. «Au moment où les pouvoirs publics semblent s'impliquer dans l'avènement d'une réelle politique publique du livre et face aux innombrables chantiers en cours - lectorat réduit, cherté du livre, diffusion restreinte, édition électronique, piratage, etc. - il paraissait nécessaire de clarifier le débat et de replacer les questions de la création et de l'éthique au coeur du métier d'éditeur de livres, ainsi que de proposer un cadre rigoureux et généreux pour renouveler les pratiques et les approches. Le Fored se propose d'être un acteur clairement engagé dans une réflexion sereine sur l'avenir d'un secteur-clé de la culture algérienne», a conclu le communiqué. Est-ce à dire que le Snel et le Spl ont échoué dans leurs prérogatives pour voir naître un énième syndicat dont la prétendue mission est de s'occuper de la profession livresque en Algérie en raison du manque de régulation et de réglementation politique efficientes? Le temps nous le dira.