«La question de la grippe porcine sera, sans doute, au centre du Conseil», confie un membre de l'équipe Ouyahia. Le gouvernement sera convoqué ce mercredi 30 décembre au palais d'El Mouradia. L'équipe de Ouyahia est conviée à un dernier Conseil des ministres que présidera le chef de l'Etat, 24 heures avant la fin de l'année 2009. «Le Conseil des ministres aura lieu mercredi, soit au lendemain des sénatoriales», a confié, hier, à L'Expression, un membre de l'Exécutif. L'ordre du jour portera sur l'examen des dossiers d'actualité, entre autres, celui de la grippe porcine. «La question de la grippe porcine sera, sans doute, au centre de la réunion», confie un autre membre de l'équipe Ouyahia. «Nous n'avons pas eu encore la liste des dossiers qui seront à l'ordre du jour», a-t-il précisé tout en restant convaincu que la grippe A sera le sujet phare de la réunion. «Avec toute la polémique sur le vaccin et son efficacité, il sera question de passer en revue la situation épidémiologique du virus», a affirmé notre source. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière devra s'expliquer longuement sur la gestion de cette pandémie et le dispositif de prévention adopté. Ce sujet a été examiné lors de la réunion du gouvernement, tenue récemment. La loi de finances 2010 sera le second dossier important de la réunion. Avant sa signature prévue le même jour, le chef de l'Etat va certainement avoir quelques éclaircissements en insistant sur la gestion des dépenses. Avec la forte chute des recettes des exportations, le premier magistrat n'hésitera pas à mettre en garde le gouvernement contre toute imprudence dans les dépenses. Pour rappel, les exportations ont chuté de 45, 40% durant les onze mois de l'année en cours. Ainsi, les recettes sont passées de 72 milliards de dollars durant la même période de 2008, à 39,5 milliards en 2009, soit une diminution de presque de 50%. Les importations ont connu une faible baisse par rapport à l'année précédente. La baisse des exportations et la stagnation des importations ont eu un impact négatif sur la balance commerciale de l'Algérie qui est passée de l'excédent record de 36,35 milliards de dollars durant les onze premiers mois de 2008 à seulement 4,2 milliards durant la même période de 2009. Cette baisse sensible risque sérieusement de fragiliser les fonds de l'Etat. Lors de ce Conseil, le président de la République mettra en exergue cette nouvelle donne économique. Des instructions seront données pour réduire au minimum les dépenses. Même si l'Algérie dispose d'un matelas en devises confortable, il n'en demeure pas moins que la chute des exportations donne sérieusement froid dans le dos. Nul n'ignore que les rentes de l'Etat proviennent à 98% des exportations des hydrocarbures. Alors que le gouvernement s'apprête à mettre en oeuvre son nouveau programme quinquennal de 150 milliards de dollars, cette nouvelle donne suscite de vives craintes quant à l'équilibre budgétaire à moyen terme. Le chef de l'Etat l'a d'ailleurs bien souligné dans ses différents discours lors de la campagne électorale, en réitérant que «le temps des vaches grasses est révolu». Afin de mieux maîtriser les dépenses, le chef de l'Etat a instruit de ne plus débloquer de budget avant que l'étude de faisabilité d'un projet ne soit achevée. La signature de la loi de finances 2010 intervient dans une conjoncture particulière marquée par la crise financière mondiale qui commence à affecter l'économie du pays. Par ailleurs, la scène politique nationale ne cesse de s'interroger sur l'après-ratification de loi de finances 2010. Cette loi qui intervient au lendemain des élections sénatoriales suscite beaucoup d'hypothèses concernant les grands changements attendus au sein des institutions. L'échec de certains responsables dans la gestion de leur secteur est un élément de taille qui impose un tel changement. A ce sujet, des sources soulignent qu'au vu des résultats désastreux enregistrés par certains secteurs, le chef de l'Etat devrait, au plus tard au mois de mars, procéder à un lifting au niveau du gouvernement. Pas moins d'une dizaine de nouvelles têtes devraient faire leur entrée au sein du gouvernement Ouyahia lequel sera reconduit dans ses fonctions.