La démarche américaine est intervenue à la suite d'une protestation de l'Autorité palestinienne contre une «dangereuse escalade de la violence» israélienne. Les Etats Unis ont réclamé à Israël des explications sur la mort de trois militants palestiniens tués samedi lors d'un raid à Naplouse (nord de la Cisjordanie), apprend-on hier de source gouvernementale israélienne. L'opération visait trois militants du Fatah qui ont été tués, directement impliqués selon l'armée israélienne dans le récent assassinat d'un colon israélien. «Je félicite l'armée et le Shin Beth (service de sécurité intérieure) pour cette prompte opération» quarante-huit heures après l'attentat, a déclaré pour sa part le Premier ministre Benjamin Netanyahu à l'ouverture du Conseil des ministres. Il a réaffirmé à cette occasion la détermination d'Israël d'«d'agir avec tout la fermeté nécessaire contre tout attentat ou tout tir de roquettes» contre son territoire. La démarche américaine inhabituelle est intervenue à la suite d'une protestation de l'Autorité palestinienne contre une «dangereuse escalade de la violence» qui, selon elle, compromet la sécurité et la stabilité instaurée par les services de sécurité palestiniens dans les territoire occupés. Washington a réclamé notamment des éclaircissements sur le fait que les services de sécurité palestiniens n'aient pas été prévenus à l'avance de cette incursion en zone autonome palestinienne. L'Administration américaine a contacté Uzi Arad, le principal conseiller du Premier ministre Benjamin Netanyahu, en charge des questions de «sécurité nationale», qui a affirmé que l'opération «relevait de l'autodéfense», selon le quotidien israélien Haaretz. Un haut responsable américain cité par le quotidien, a cependant «exprimé sa préoccupation», face à ce regain de violence, et a «encouragé les deux parties à poursuivre leur coopération sécuritaire». Ghassan Abou Charkh (40 ans), Raïd Al-Surakji (40 ans), tous deux anciens détenus dans des prisons israéliennes et Anan Subuh (31 ans) ont été tués par des militaires d'une unité spéciale (opérant en règle générale en civil) et de soldats d'infanterie venus en force. Selon leurs familles, ils ont été abattus de sang-froid, sans sommation, ce qu'Israël dément, tout en reconnaissant qu'ils n'ont pas ouvert le feu. L'organisation israélienne de défense des droits de l'Homme B'Tselem a réclamé une enquête. «Sur la base de témoignages recueillis sur place, il semble qu'au moins deux des trois hommes (Abou Charkh et Al-Surakji), n'étaient pas armés et qu'ils ont été abattus alors qu'ils cherchaient à se rendre», a déclaré la porte-parole de cet organisme, Sarit Michaëli. Anan Subuh était un militant des Brigades des martyrs d'Al Aqsa, un groupe armé lié au Fatah, mais pratiquement autonome. Les deux autres étaient des militants du Fatah. L'armée israélienne a retrouvé dans la cache de Subuh, deux pistolets et deux fusils d'assaut M-16. Un porte-parole de la police a indiqué qu'un «examen balistique a prouvé que les tirs qui avaient tué l'Israélien provenaient de l'une de ces armes». Jeudi, ce maître d'école religieux âgé de 45 ans, avait été tué par balles sur une route près de Naplouse, dans un attentat revendiqué par un groupe des Brigades des martyrs d'Al Aqsa.