Les Etats-Unis ont réclamé à Israël des explications sur la mort de trois activistes palestiniens tués samedi lors d'un raid à Naplouse (nord de la Cisjordanie), a-t-on appris hier de source gouvernementale israélienne. L'opération visait trois militants du Fatah — le parti du président palestinien Mahmoud Abbas —, qui ont été tués, directement impliqués, selon l'armée israélienne, dans le récent assassinat d'un colon israélien. La démarche américaine inhabituelle est intervenue à la suite d'une protestation de l'Autorité palestinienne contre une "dangereuse escalade de la violence" qui, selon elle, compromet la sécurité et la stabilité instaurée par les services de sécurité palestiniens dans les territoires occupés. Washington a réclamé notamment des éclaircissements sur le fait que les services de sécurité palestiniens n'aient pas été prévenus à l'avance de cette incursion en zone autonome palestinienne. L'administration américaine a contacté Uzi Arad, le principal conseiller du Premier ministre Benjamin Netanyahu, en charge des questions de "sécurité nationale", qui a affirmé que l'opération "relevait de l'autodéfense", selon le quotidien israélien Haaretz. Un haut responsable américain, cité par le quotidien, a cependant "exprimé sa préoccupation", face à ce regain de violence, et a "encouragé les deux parties à poursuivre leur coopération sécuritaire". Ghassan Abou Charkh (40 ans), Raïd Al-Surakji (40 ans), tous deux anciens détenus dans des prisons israéliennes, et Anan Subuh (31 ans) ont été tués par des militaires d'une unité spéciale (opérant en règle générale en civil) et de soldats d'infanterie venus en force. Selon leurs familles, ils ont été abattus de sang-froid, sans sommations, ce qu'Israël dément, tout en reconnaissant qu'ils n'ont pas ouvert le feu. L'organisation israélienne de défense des droits de l'homme B'Tselem a réclamé une enquête.