Les relations avec l'Espagne seront passées en revue à l'occasion de la visite du Président. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, effectuerait une visite officielle en Espagne. Ce déplacement aura lieu probablement le 7 janvier prochain. Selon certaines sources, Madrid attend toujours la confirmation par Alger. Cette réunion s'inscrit dans le cadre du «Traité d'amitié et de bon voisinage et de coopération» signé en 2002 entre les deux pays. Plusieurs ministres, entre autres ceux de l'Energie, de l'Intérieur et des Affaires étrangères, feront le déplacement. Lors de cette visite, le chef de l'Etat passera en revue avec le Premier ministre espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero, les relations bilatérales entre les deux pays. Le volet énergétique aura la part de lion des entretiens. Le projet du gazoduc Medgaz, reliant la ville Béni Saf à Almeria, sera justement au centre des discussions. Les deux responsables vont affiner les dernières négociations concernant les modalités de commercialisation avant la mise en oeuvre du gazoduc prévu durant le premier trimestre 2010. D'un coût global estimé à 900 millions d'euros, ce gazoduc a une capacité initiale de 8 milliards de mètres cubes/an, extensible par la suite à 16 milliards de mètres cubes/an. Ce projet vise à augmenter les exportations gazières algériennes, à sécuriser l'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel et à satisfaire l'accroissement de la demande européenne en gaz. La rupture du contrat gazier avec la compagnie Repsol sera peut-être soulevée lors de cette visite. Il faut reconnaître que Madrid n'a pas apprécié la décision de Sonatrach, qui a décidé de résilier unilatéralement le contrat conclu en 2004 pour le projet intégré de développement du gisement de Gassi Touil. Cette décision a sérieusement affecté les relations entre les deux pays. En plus du volet énergétique, la question de l'immigration clandestine qui préoccupe Madrid sera également débattue. Les deux officiels vont tenter de parvenir à un accord sur le rapatriement des ressortissants et trouver une solution pour réduire ce phénomène. Les questions internationales ne seront pas exclues des pourparlers. Le Président Bouteflika et M.Zapatero évoqueront sans doute le dossier du Sahara occidental et celui de la lutte contre le terrorisme notamment dans la région du Sahel avec les récentes prises d'otages de ressortissants espagnols par Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi). Alger tente d'arracher une coopération plus étroite des grandes puissances de l'Europe en matière de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Si les deux pays tiennent à remettre à plat tous les dossiers qui fâchent, c'est pour développer davantage le partenariat dans différentes domaines. L'Espagne a toujours considéré l'Algérie comme un partenaire stratégique. Lors de sa venue à Alger cette année, le président du Sénat du Royaume d'Espagne, Francisco Javier Rojo, a déclaré que sa visite a pour objectif de renforcer les relations avec l'Algérie qu'il a qualifiée de partenaire important pour l'Espagne et l'Europe. Enfin, il y a lieu de rappeler que les échanges commerciaux entre les deux pays ont triplé. Les importations algériennes sont passées de 900 millions de dollars en 2004 à 3 milliards de dollars en 2008, contre des exportations, qui sont passées de 3 milliards de dollars à 9 milliards pour la même période.