Donner un sens économique et social à la vie en milieu rural. Dans une interview publiée samedi par le quotidien El Moudjahid, le ministre délégué au Développement rural, M.Rachid Benaïssa, a souligné que l'une des priorités de son département est essentiellement d'oeuvrer à donner un sens économique et social à la vie en milieu rural. L'objectif est, selon le ministre, de freiner l'exode rural, de fixer les populations et, à long terme, d'inverser la tendance de déplacement des populations de la campagne vers la ville en une migration de la ville vers la campagne. Mais, dans une conjoncture caractérisée par un déclin des dépenses publiques dans les zones rurales, une raréfaction des investissements privés et une insécurité chronique, cela ne se fera pas aisément. Il est admis que les potentialités des populations rurales pour sortir de la misère et du sous-développement dans lesquels elles vivent depuis des décennies ne manquent pas et peuvent les aider à avoir une autre alternative que celle qui consiste à venir s'installer à la lisière des grands centres urbains dans des conditions d'insalubrité monstrueuse. Avec les multiples restructurations-mutations qu'a connues, ces dernières années, la campagne algérienne et les destructions induites par un terrorisme ravageur, les pouvoirs publics parent au plus pressé pour retenir ces populations dans leur milieu naturel à travers le Plan national de développement agricole (Pnda) et des mesures d'accompagnement appropriées. «Nous agirons, pour accompagner ces populations, à créer d'abord ou à consolider leurs activités économiques, à donner un sens économique et social à leur existence dans le milieu rural et enfin à participer avec elles à l'amélioration de leurs conditions de vie», a indiqué M.Rachid Benaïssa.Ces actions de proximité des pouvoirs publics contribueront, sans nul doute, à pallier les dégâts causés par les dissolutions en série qu'ont connues les fameuses entreprises publiques économiques locales qui ont jeté dans les affres du chômage et de la paupérisation des régions entières du territoire national. Dans ce cadre, et pour améliorer un tant soit peu les services et les conditions d'une vie décente pour ces populations, le ministre délégué a estimé que «l'habitat rural tient une place prépondérante dans son plan d'action d'où la finalisation d'une instruction interministérielle permettant à toute personne vivant en milieu rural de bénéficier du soutien du fonds national d'aide au logement». Celui-ci se situe entre 400.000 et 500.000 DA pour des constructions nouvelles et 250.000 DA pour l'aménagement de logements existants. Par ailleurs, et évoquant l'évolution de l'agriculture algérienne, le ministre délégué au Développement rural a relevé que «les produits de l'élevage comptent pour 51% de la production agricole grâce à une meilleure maîtrise par les éleveurs locaux des techniques spécifiques à cette activité dont les exigences se résument aujourd'hui dans le développement des zones de transhumance à travers la lutte contre la désertification, la modernisation de la gestion des élevages, le captage des eaux superficielles et la mise à la disposition de l'aliment pour bétail durant toute l'année». Néanmoins pour l'heure, et M.Benaïssa l'a réitéré, l'urgence est de voir comment faire face à l'exode des populations induit par la pression terroriste et l'insécurité. «Cette préoccupation figure parmi les premiers objectifs de la politique de développement rural», a-t-il indiqué, précisant, au passage, que «le programme d'urgence de son département concernera en priorité les communes les plus défavorisées et celles touchées par le terrorisme». En tout cas, dans un contexte dominé par des ajustements sans concessions sociales et des transformations sans résultats immédiats, le monde rural attend avec impatience les contreparties de ses immenses sacrifices.