Les partis ne comptent, cependant, pas se plaindre auprès du Conseil constitutionnel. Après les sénatoriales, cap sur les recours. Les formations ayant pris part au scrutin avaient jusqu'à vendredi pour déposer les recours au niveau du Conseil constitutionnel. C'est chose faite. Selon les informations recueillies par L'Expression, une dizaine de recours ont été introduits auprès de l'institution de Boualem Bessaïeh. Deux émanant du FLN (à Biskra et Souk Ahras remportés par le RND et le MSP). Deux sont déposés par le RND pour les wilayas d'El Bayadh et Biskra. Le MSP et le FNA contestent aussi «les dépassements» enregistrés dans plusieurs wilayas de l'intérieur. Mais, selon des sources proches du dossier, il ne devrait pas y avoir de changement quant aux résultats annoncés le 29 décembre par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. La validation, par le département de Yazid Zerhouni, de trois candidatures «indépendantes» dans la liste FLN, a remis sur le tapis la polémique autour du comportement de l'administration, avec la dissidence partisane. «Le ministère de l'Intérieur a piétiné une décision qu'il a pris quelques jours avant le scrutin du 29 décembre. Cette instruction déclare "indépendant" tout candidat n'ayant pas présenté une attestation d'appartenance politique à une formation dans son dossier de candidature.» Un document qui manquait pourtant aux trois élus FLN, qui ont choisi de faire cavalier seul aux sénatoriales dans leurs wilayas, après avoir été rayés de la liste par la direction du parti. Cela n'a pas empêché le département de Zerhouni de les considérer comme étant des élus FLN. En effet, dans son communiqué, le ministère parle de 22 élus FLN même si une parenthèse est ouverte pour rappeler que parmi les élus, trois se sont présentés en candidats indépendants. «Cela ne suffit pas», soutient notre source. Le communiqué du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales sème la confusion. La loi est claire: «Tout candidat doit être soit indépendant, soit il se présente sous la coupe d'une formation. Il n y'a pas une troisième solution», poursuit notre source. Si l'on se réfère à l'instruction du ministère de l'Intérieur, le RND arrivera en tête avec 20 élus, suivi du FLN avec 19 élus et du MSP 5 élus. Contacté pas L'Expression, Saïd Bouhadja, porte-parole du FLN, atteste que deux des trois dissidents ont rejoint les rangs du FLN, sans oublier le candidat indépendant parrainé par le FLN. Mais si l'on se réfère à l'instruction évoquée, le statut de chaque candidat ne change pas. Même si les adversaires du FLN n'ont pas apprécié le silence du ministère de l'Intérieur, les partis ne comptent pas pour autant se plaindre au Conseil constitutionnel, considérant la question comme «une affaire interne au FLN». Rappelons que dans son communiqué publié jeudi, le Conseil constitutionnel a validé les noms des candidats élus au Sénat sans se prononcer sur leur appartenance politique. Dans un autre chapitre, au lendemain des sénatoriales, le MSP, pourtant très attaché à l'Alliance présidentielle, commence à douter de l'utilité de cette entité politique. M.Bouguerra Soltani, président du Mouvement de la société pour la paix, a annoncé à la presse que la finalité de l'Alliance dépendra de l'avenir du pacte signé entre le PT et le RND avant les sénatoriales. Le MSP, grand perdant de cette course électorale, a très mal apprécié le recours des deux formations (FLN et RND) à des unions conjoncturelles qui ont pénalisé ses candidats dans plusieurs wilayas.