Le chef de la diplomatie yéménite, Abou Bakr al-Kourbi, a rejeté hier toute comparaison entre son pays et l'Afghanistan en ce qui concerne l'implantation du réseau d'Al Qaîda. «La situation est différente au Yémen et ne peut être comparée à celle de l'Afghanistan», a déclaré le ministre à la presse à Doha où il est en visite. «Il y a certes (au Yémen) un problème avec Al Qaîda et un intérêt de la communauté internationale pour les activités d'Al Qaîda. Le Yémen est capable de faire face à ces groupes mais il a besoin d'une aide internationale pour la formation et l'entraînement des unités antiterroristes et d'une aide économique étant donné que le problème a aussi une dimension économique», a-t-il ajouté. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont annoncé leur intention d'aider le Yémen à renforcer les capacités de ses unités antiterroristes après l'attentat manqué de Noël contre un avion de ligne américain qui a été revendiqué par Al-Qaîda dans la péninsule arabique implantée au Yémen. Hier, la France a emboîté le pas aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne en décidant de fermer son ambassade à Sanaa en raison de menaces d'attaques de groupes se réclamant du réseau Al Qaîda. A propos des rebelles chiites dans le nord du Yémen, M. Kourbi a exclu une relance de la médiation du Qatar, affirmant que les insurgés n'avaient qu'à respecter les conditions du gouvernement pour parvenir à la paix. «Il est demandé aux rebelles de ne pas annoncer qu'ils sont prêts à accepter ces conditions mais de les mettre en oeuvre. Le gouvernement sera alors prêt à écouter leurs doléances», a-t-il dit. Les rebelles se sont dits prêts samedi à dialoguer avec le gouvernement et d'accepter ses conditions si celui-ci arrête son offensive militaire lancée contre eux le 11 août dernier dans le nord du pays. Sanaa exige des rebelles un arrêt des hostilités, la fin de l'occupation des bâtiments administratifs et le respect de la loi.