Désormais, les efforts vont être concentrés sur une stratégie ferme pour anéantir le nouveau business d'Al Qaîda. Après la Russie et les Etats-Unis, l'Espagne vient de déclarer son soutien à la position de l'Algérie visant à criminaliser la remise de rançon aux réseaux terroristes. Le ministre des Affaires étrangères espagnol, Miguel Angel Marotinos, a affiché l'appui de son pays à l'initiative algérienne visant à criminaliser le paiement de rançon aux terroristes sur demande du Président Abdelaziz Bouteflika qui a plaidé en septembre dernier devant l'Assemblée générale de l'ONU. Ainsi, l'Espagne s'est déclarée opposée au versement de rançon. «Le gouvernement espagnol ne paie pas de rançon. Cette position est claire et ferme», a assuré M.Moratinos lors d'une conférence de presse, en présence de son homologue algérien, Mourad Medelci, à l'issue de cette première journée de la visite officielle algérienne en Espagne. Le chantage d'Al Qaîda au Maghreb, réclamant 10 millions d'euros pour la libération des six otages, un Français, deux Italiens et trois Espagnols, aura donc été un coup d'épée dans l'eau. L'organisation terroriste est désormais confrontée à une lutte transnationale. Interrogé sur les avancées des négociations pour obtenir leur libération, M.Moratinos s'est retranché derrière «la discrétion et la prudence» requis par ce genre de situations. En tout cas, l'Espagne annonce déjà la couleur rejoignant ainsi la position italienne qui a fait savoir qu'elle ne se soumettra pas au chantage des terroristes en dépit du fait que par le passé, les otages occidentaux ont généralement été libérés après versement de rançons, même si les gouvernements concernés ne faisaient jamais état de transactions financières. Mais en juin, Aqmi a annoncé, pour la première fois, avoir assassiné un otage britannique à la suite du refus de Londres, de céder au chantage des islamistes. Les efforts vont certainement se polariser sur une stratégie ferme afin d'anéantir le nouveau business d'Al Qaîda, notamment sur la bande du Sahel relativement à la dégradation de la situation sécuritaire, surtout en ce qui concerne le nord du Mali. Rappelons à ce propos que des représentants (des Touareg), tiennent depuis jeudi dernier des travaux à Alger pour tenter de trouver un compromis afin d'atténuer la crise politique entre le mouvement de Ag Bahanga et le gouvernement malien. Dans ce contexte justement, le porte-parole du mouvement a déclaré à l'ouverture de la conférence que «l'instabilité sécuritaire dans la région, notamment à la suite des opérations de kidnappings pilotées par des criminels est l'un des principaux objectifs qui ont fait que le mouvement, avec ses hauts cadres soient présents à Alger» avant d'ajouter que «la situation actuelle est très inquiétante et c'est dans l'urgence qu'il faut réagir communément pour faire reculer la menace terroriste et ramener la paix». La bande du Sahel constitue depuis 2007 un lieu de prédilection pour les réseaux terroristes et les cercles des trafiquants d'armes, de munitions et de drogue. Nouakchott vient d'annoncer un plan de lutte contre les terroristes, en optant pour le renforcement et une restructuration de son armée. En ces moments, les yeux du monde entier sont braqués sur cette région, sachant qu'aucun Etat n'est à l'abri de la menace terroriste. Concernant justement la situation au Sahel, Mourad Medelci a indiqué qu'il s'agit d'«une préoccupation des pays riverains prise en charge par les services compétents».