Une exonération d'impôt est revendiquée par les boulangers pour compenser la hausse du prix de la farine. «Nous ne réclamons pas l'augmentation du prix du pain mais une augmentation de la marge bénéficiaire de 8 à 10%». C'est ce qu'a déclaré hier à Alger, Youcef Kalafat, le président de la Fédération nationale des boulangers affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), lors d'un point de presse tenu au siège de cette dernière. Il n'a pas manqué de demander davantage de subventions et d'exonération d'impôts. Il indique que le prix des intrants comme la levure et l'améliorant ont subi des augmentations alors que le prix du pain reste inchangé. Le sac de farine qui était cédé à 750 DA en 1996, coûte actuellement 1000 DA. Le prix de la levure a également doublé. De plus, l'améliorant, un ingrédient obligatoire pour les utilisateurs des fours rotatifs modernes, implique une augmentation du prix du pain, dit-il. Selon l'orateur, la subvention de l'Etat mise en oeuvre depuis 1996, limitée à la farine, devrait être élargie à la levure et à l'améliorant. Une nouvelle mesure d'abattement fiscal de l'ordre de 70% est déjà mise en oeuvre depuis le 1er janvier dernier. Mais les boulangers n'ont pas hésité a réclamer une exonération d'impôt à vie à l'image de celle dont bénéficient les artisans exerçant dans la production artistique. Quant à l'augmentation du Snmg, elle ne saurait être appliquée aux professionnels. L'organisation revendique aussi l'application de l'accord d'indemnisation entériné par Sonelgaz en faveur des boulangers ayant subi des pertes dues aux fréquentes coupures d'électricité. Une réunion d'un groupe de travail mixte s'est tenue au début du mois d'août dernier entre les représentants de la FNB et ceux de Sonelgaz. La décision n'a pas connu d'application concrète souhaitée par les boulangers, a affirmé le président de la FNB. Pour une coupure d'électricité d'une heure, le boulanger perd jusqu'à 7500 DA, a estimé l'orateur. Ces pertes sont plus fréquentes au niveau du sud du pays et des régions de la Kabylie, ajoute-t-il. Souvent, les agences et les directions régionales de Sonelgaz déboutent les boulangers sollicitant l'indemnisation au motif de n'être pas instruites par la direction générale, explique-il. Les concernés devront adresser leur recours dans un délai de 8 jours après la date de la survenue de l'incident pour établir leurs dossiers. Cette opération est assurée par la compagnie Alliance Assurance. Toutefois, pour atténuer les pertes, les boulangers avaient proposé également à Sonelgaz la mise à leur disposition de groupes électrogènes avec un paiement échelonné, fait savoir le même orateur. Cependant, poursuit-il, aucune réponse n'est parvenue jusqu'ici. Le nombre des boulangers a augmenté. On est passés de 13.600 boulangers en 2009 à 14.000 en 2010, précise le président de la Fédération. L'abattement fiscal et la promesse d'indemnisation des pertes dues au délestage sont pour beaucoup dans cet engouement, souligne le même intervenant. La réglementation relative à l'interdiction d'ouverture de dépôts de pain à proximité des boulangeries n'est pas appliquée par les pouvoirs publics, déplore encore M.Kalafat. Par ailleurs, la FNB a signé récemment une convention avec la SAF, une société française pour la fourniture de levure, en vue d'appliquer un prix raisonnable. Deux autres conventions ont été signées avec des entreprises pour la fourniture de sachets en papier, margarine et sucre. La FNB participera à la compétition internationale «Masters des boulangers» qui se déroulera prochainement en France.