La victoire des Fennecs a rendu l'espoir d'une qualification à tout un peuple. L'espoir renaît! Encore une fois, les Verts ont montré de quel bois ils se chauffent. Et de quelle manière! Ils ont damé le pion à la sélection redoutable du Mali. La victoire des Fennecs a répandu la liesse dans les villes et villages de l'Algérie. De Annaba à Bou Ismaïl et d'Alger à Tamanrasset, les chants à la gloire des Fennecs ont repris de plus belle. Euphoriques, les supporters, de tout âge, ont bravé la rigueur de l'hiver pour chanter et danser en l'honneur des Fennecs. Les reliefs du pays ont pris les allures d'une partition. Intitulée Maak ya l'khadra, cette partition a été exécutée avec dextérité dans tout le territoire national. Ainsi, les Fennecs se sont réconciliés avec les supporters. «Ils nous ont rendu le sourire», a lancé Nadjib, la vingtaine à peine entamée. La tête coiffée d'un chapeau, ce dernier se rappelle encore de l'explosion de joie provoquée par le but de Halliche. «Nous étions devant le petit écran, à la maison (Bachdjerrah à Alger), tous suivaient le match dans un silence religieux», raconte-t-il. Nadjib se représente les moments inoubliables qu'il a vécus. Suivons-le. A l'image des autres villes, un silence radio s'est installé sur la capitale. Et pour cause, l'Algérie joue son va-tout dans ce fameux match contre le Mali. Les minutes s'égrènent au rythme de la pluie qui s'abattait dehors alors que l'angoisse augmentait. Soudain, tout bascule. A la 40e minute, coup-franc en faveur des Verts. Ziani l'exécute. Halliche intercepte la balle et...but! Le Tout-Alger plonge dans une joie indescriptible. «Après le but, il fallait tenir, et cela n'était pas du tout évident», se rappelle, Mahfoud. Cette tâche sera accomplie avec brio par les Verts. Pourtant, les choses ne s'annonçaient pas du tout sous de bons auspices pour les camarades de Ziani. «Après la lourde défaite contre le Malawi, je craignais une débâcle devant les stars du Mali», a avoué Amar M., un commerçant, la quarantaine révolue. Sous ses moustaches grisonnantes se dessine un sourire qui en dit long sur son soulagement après la victoire des Verts. «Au-delà de la victoire, c'est la prestation de l'équipe qui rassure», a fait remarquer le jeune Saïd. F, lycéen. En effet, le Onze national a fait une partie honnête. Les rectificatifs apportés par le cheikh Saâdane ont porté leurs fruits. «Nous avons retrouvé la sélection qui nous a apporté tant de joie», s'est félicitée Fériel M., étudiante en droit. Au demeurant, l'avenir de la sélection ne doit nullement être suspendu au résultat de cette rencontre. Car la construction d'une équipe se fait à long terme. A Oran, des centaines de fans des Verts ont laissé exploser leur joie. Allégresse et scènes de satisfactions ont animé la nuit glaciale de jeudi à vendredi. La fête a été marquée par de folles courses automobiles. Les fumigènes aux couleurs nationales ont illuminé le ciel d'El Bahia. C'est dire que la victoire des Verts n'a pas laissé indifférents les Oranais. La fiesta a été totale. En effet, des centaines de supporters ont bravé les aléas rigoureux de la nature pour célébrer dignement la consécration des Verts sous les coups des DJ et autres sonorisations assourdissantes. Le succès de l'EN a été une autre opportunité pour jubiler jusqu'au petit matin d'hier. Des dizaines de plateaux variés, aux danses locales au rythme de la musique raï ont été offerts gratuitement dans plusieurs coins de la ville. Par ailleurs, la pugnacité des camarades de Ziani et leur combativité sont les sujets qui continuent à alimenter les débats à Oran.