La prévention requiert la mise à disposition d'un certain nombre de moyens. Décidément, «les sorties» du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ne cesseront jamais de surprendre. Les points de presse animés quotidiennement au sein de ce département pour faire le point sur la situation épidémiologique de la grippe A/H1N1 n'ont pas fait long feu. En effet, ils n'ont pas eu lieu depuis bientôt une semaine et ce sans raison aucune, et encore moins d'explications aux journalistes qui y sont accrédités. Cette suspension a laissé nombre d'organes médiatiques perplexes, d'autant plus que les communiqués faisant état de nouveaux décès et du nombre des cas confirmés ne parviennent plus aux rédactions. Le point de presse qui devait avoir lieu hier pour faire le bilan de la campagne de vaccination contre la grippe A n'a pas eu lieu. Selon le docteur Mancer, assistante du responsable de la communication au département de Saïd Barkat, «le point de presse qui était prévu pour aujourd'hui (hier, Ndlr), est reporté pour dimanche ou lundi prochains». Mis à part cette brève information, aucun motif n'a été avancé quant à cette décision de report prise, pour le moins, d'une manière unilatérale. Cela implique qu'actuellement, et outre les 57 morts dus au virus de la grippe A, on ne sait pas s'il y a d'autres victimes, le nombre des personnes déclarées porteuses du virus et le nombre de celles susceptibles d'être contaminées. Par ailleurs, après l'échec de la campagne de vaccination qui a ciblé le personnel médical, les femmes enceintes et les corps constitués, le ministre de l'Education nationale prête main forte à son homologue de la Santé. Des campagnes de sensibilisation en faveur du vaccin contre la grippe A/H1N1 ont été lancées par le département de Boubekeur Benbouzid au niveau des établissements scolaires. Des fiches destinées aux parents d'élèves pour autoriser ces derniers à se faire inoculer le vaccin seront bientôt distribuées, croit-on savoir. Cependant, certaines tristes réalités risquent de compromettre ces campagnes de sensibilisation: l'hygiène en milieu scolaire laisse à désirer et l'eau courante manque d'une manière criante dans beaucoup d'écoles sur le territoire national, notamment dans les régions enclavées. Pour parer à ce manque, les responsables installent parfois des citernes. Ces dernières ne sont pas toujours propres, ce qui accroît le risque de propagation de maladies. Quant au savon, la question ne se pose même pas. L'ensemble des élèves et des enseignants interrogés à ce sujet, ont affirmé que leurs écoles ne disposent pas de ce luxe. Les sanitaires également sont souvent mal récurés et mal entretenus. En outre, la majorité des établissements scolaires ne disposent pas d'infirmeries et de médecins. Aussi, les unités de dépistage scolaire ne couvrent pas toutes les écoles. Et quand bien même c'est le cas, elles ne disposent pas de moyens nécessaires à même de répondre aux besoins des élèves. Dans un pareil décor, comment, messieurs les ministres, comptez-vous faire barrage à la propagation de la grippe A? Rien n'est garanti à l'avenir.